Ambition spirituelle 4: Les oeuvres de la foi en Jésus-Christ servent l'oeuvre et la gloire de Dieu

Korihor l'Antéchrist prêchait que "ce qu’il advenait de tout homme dans cette vie dépendait de la façon dont il se gouvernait ; c’est pourquoi, tout homme prospérait selon son génie, et tout homme conquérait selon sa force" (Alma 30:17). Et dans un sens il n'avait pas tort. Par son sacrifice expiatoire, Jésus-Christ a retardé notre jugement et permis que cette vie devienne un temps de probation, temps pendant lequel notre libre arbitre nous permet de faire fructifier (ou pas) les talents et ressources que Dieu nous donne.

Ce même libre arbitre permet aux personnes d'exploiter leurs talents de manière utile et altruiste, ou au contraire de servir leurs intérêts égoïstes et d'assouvir leur orgueil.

NB: La grâce du Christ est telle que même si la répétition et la persévérance dans un sens ou l'autre forgent notre caractère, la rédemption et le repentir, ou en d'autres termes le changement et la progression restent possibles pour qui choisit d'exercer la foi en Jésus-Christ dans le temps imparti pour cela.

S'il est vrai que les talents de chacun peuvent être développés et exploités pour ce que leur intendant aura choisi d'en faire, il en va différemment des dons spirituels, qui sont prêtés avec un "mode d'emploi".

C’est pourquoi, prenez garde d’être trompés ; et afin de ne pas être trompés, recherchez avec ferveur les meilleurs dons, vous souvenant toujours du but dans lequel ils sont donnés ;

car en vérité, je vous le dis, ils sont donnés pour le profit de ceux qui m’aiment et qui gardent tous mes commandements, et de celui qui cherche à faire ainsi ; afin que puissent en profiter tous ceux qui cherchent ou qui me demandent, qui demandent, mais pas pour avoir un signe dans le but de satisfaire leurs passions. D&A 46:7-9

On ne peut pas exercer le pouvoir de Dieu autrement que pour servir Ses desseins. Ce n'est pas sans rappeler le "mode d'emploi", ou les principes liés à l'exercice de l'autorité de la prêtrise, et ce n'est pas étonnant quand on considère que dans un cas comme dans l'autre, c'est par le pouvoir du Saint-Esprit que les pouvoirs des cieux sont manifestés (3 Néphi 7 :22 (17-22).

Parce que leur cœur se porte tellement vers les choses de ce monde et aspire tant aux honneurs des hommes, qu’ils n’apprennent pas cette grande leçon :

que les droits de la prêtrise sont inséparablement liés aux pouvoirs du ciel et que les pouvoirs du ciel ne peuvent être maîtrisés ou utilisés que selon les principes de la justice.

Il est vrai qu’ils peuvent nous être conférés, mais lorsque nous entreprenons de couvrir nos péchés ou d’assouvir notre orgueil, notre vaine ambition, ou d’exercer, avec quelque degré d’injustice que ce soit, une emprise, une domination ou une contrainte sur l’âme des enfants des hommes, voici, les cieux se retirent ; l’Esprit du Seigneur est attristé, et lorsqu’il est retiré, c’est la fin de la prêtrise ou de l’autorité de cet homme. (D&A 121:35-37)

Rappelons-nous de Simon le magicien, qui essaya d'acheter à Pierre et Jean le pouvoir de conférer le don du Saint-Esprit. Pierre l'a réprimandé: "Que ton argent périsse avec toi, puisque tu as cru que le don de Dieu s’acquérait à prix d’argent ! Il n’y a pour toi ni part ni lot dans cette affaire, car ton coeur n’est pas droit devant Dieu", montrant bien que les dons de Dieu ne se traitent pas à la manière du monde.

Rappelons-nous également de Balaam, qui répondit à Balak qui lui demandait de maudire Israël: Quand Balak me donnerait sa maison pleine d’argent et d’or, je ne pourrais faire aucune chose, ni petite ni grande, contre l’ordre de l’Éternel, mon Dieu. Ces deux exemples témoignent de la motivation dont parle Doctrine et Alliances 121.

Mais alors, quelle donc doit être notre ambition, si elle ne sert pas notre réputation ou notre richesse? Qu'est-ce qu'une ambition spirituelle? Quels sont les aspirations et les désirs de ceux qui exercent le pouvoir de Dieu dans leur ministère?

Néphi, fils de Léhi: "Car tout mon dessein est de persuader les hommes de venir au Dieu d’Abraham, et au Dieu d’Isaac, et au Dieu de Jacob, et d’être sauvés." (1 Néphi 6:4)

Énos: l'obtention du pardon de ses péchés a accru sa vision: "Or, il arriva que lorsque j’eus entendu ces paroles, je commençai à éprouver du désir pour le bien-être de mes frères, les Néphites ; c’est pourquoi je déversai mon âme tout entière à Dieu pour eux." L'exercice de sa foi au Christ l'a amené encore plus loin: "Et lorsque moi, Énos, j’eus entendu ces paroles, ma foi au Seigneur commença à être inébranlable ; et je le priai avec beaucoup de longues luttes pour mes frères, les Lamanites." (Énos 1:9,11)

Considérons la prière d'Alma au début de sa mission parmi les Zoramites, quel est le genre de pouvoir qu'il demande, et dans quel but:

Ô Seigneur, veuille me donner de la force afin que je puisse supporter mes infirmités. Car je suis infirme, et une telle méchanceté parmi ce peuple peine mon âme.

Ô Seigneur, j’ai le cœur extrêmement attristé ; veuille consoler mon âme dans le Christ. Ô Seigneur, veuille m’accorder d’avoir de la force afin que je souffre avec patience ces afflictions qui vont tomber sur moi à cause de l’iniquité de ce peuple.

Ô Seigneur, veuille consoler mon âme et me donner le succès, ainsi qu’à mes compagnons de travail qui sont avec moi — oui, Ammon, et Aaron, et Omner, et aussi Amulek, et Zeezrom, et aussi mes deux fils — oui, veuille consoler tous ceux-là, ô Seigneur. Oui, veuille consoler leur âme dans le Christ.

Veuille leur accorder d’avoir de la force, afin qu’ils supportent les afflictions qui tomberont sur eux à cause des iniquités de ce peuple.

Ô Seigneur, veuille nous accorder de réussir à te les ramener dans le Christ.

Voici, ô Seigneur, leur âme est précieuse, et beaucoup d’entre eux sont nos frères ; c’est pourquoi, donne-nous, ô Seigneur, du pouvoir et de la sagesse, afin que nous te ramenions ceux-ci, qui sont nos frères. (Alma 31:30-35)

Allons plus loin dans le pouvoir accordé par Dieu aux hommes, pour accomplir son oeuvre: parmi les exemples les plus remarquables, on compte le cas des trois disciples néphites qui ont obtenu de ne pas mourir, "car [ils ont désiré amener au Christ] les âmes des hommes tant que le monde demeurera".

A-t-il fallu que leur désir soit réel, sincère et sans arrière-pensée? Certainement. Est-ce inaccessible? Je ne crois pas.

En fait, cet état d'esprit est crucial dans l'obtention des dons spirituels. Il ne s'agit pas de curiosité, ni même d'un intérêt profond, pour reprendre les paroles de Boyd K. Packer à l'égard de la préparation aux ordonnances du temple. Les disciples de Jésus-Christ qui progressent au point d'être sanctifiés et de recevoir du pouvoir pour accomplir son oeuvre ont montré à Dieu par leurs sacrifices et leur consécration, qu'ils sont dignes de confiance.

L'un de mes exemples préférés en ce sens est Néphi, fils d'Hélaman:

Béni es-tu, Néphi, pour les choses que tu as faites ; car j’ai vu comment tu as annoncé inlassablement à ce peuple la parole que je t’ai donnée. Et tu ne l’as pas craint et n’as pas cherché à préserver ta propre vie, mais tu as cherché à faire ma volonté et à garder mes commandements.

Et maintenant, parce que tu as fait cela aussi inlassablement, voici, je te bénirai à jamais ; et je te rendrai puissant en paroles et en actes, en foi et en œuvres ; oui, de sorte que tout te sera fait selon ta parole, car tu ne demanderas pas ce qui est contraire à ma volonté. (Hélaman 10:4-5)

On peut contraster cela avec la réaction des "fils du tonnerre", qui blessés dans leur orgueil, voulurent venger le Maître de l'insulte faite par des Samaritains qui lui (et leur) avaient refusé l'hospitalité: "Les disciples Jacques et Jean, voyant cela, dirent : Seigneur, veux-tu que nous commandions que le feu descende du ciel et les consume ?" (Luc 9:51-56)

Bien sûr, à la question "veux-tu?" le Maître a répondu que non, il n'était "pas venu pour perdre les âmes des hommes, mais pour les sauver". Mieux encore, il les a réprimandé en leur disant: "Vous ne savez pas de quel esprit vous êtes animés." On voit ici clairement la connexion entre la volonté du Seigneur de nous accorder son pouvoir et l'état d'esprit qui est le nôtre.

Il faut croire que Jean a compris la leçon, puisqu'il témoigne plus tard dans l'une de ses épîtres:

Nous avons auprès de lui cette assurance, que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute.

Et si nous savons qu’il nous écoute, quelque chose que nous demandions, nous savons que nous possédons la chose que nous lui avons demandée. (1 Jean 5:14-15)

Plus récemment, le Seigneur a réenseigné à l'Église, par l'intermédiaire du prophète Joseph Smith, les principes régissant l'octroi des dons spirituels dans une révélation qui est devenue la section 46 des Doctrine et Alliances. À la fin de cette section, on trouve la promesse suivante:

Celui qui demande selon l'Esprit, demande conformément à la volonté de Dieu, c’est pourquoi cela se passe comme il le demande. (D&A 46:30)

Tout ça est très bien me direz-vous, pour les prophètes et autres zélotes. Mais en quoi cela nous concerne-t-il? Après tout, ce n'est pas faire des miracles qui nous sauvera.

Le Christ a averti à ce sujet: Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Beaucoup me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom ? n’avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, éloignez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité. (Matt 7:21-23)

En effet, l'Évangile de Jésus-Christ n'est pas un Évangile de l'apparence, et il dit bien dans ces versets qu'il s'agit de faire la volonté du Père, et de ne pas cacher l'iniquité derrière des oeuvres extérieures.

Et le Christ a dit en vérité à nos pères : Si vous avez la foi, vous pouvez faire tout ce qui m’est utile. (Moroni 10:23)

« L’autonomie est la capacité, l’engagement et l’effort de subvenir aux nécessités spirituelles et temporelles de la vie pour soi-même et sa famille. Lorsqu’ils deviennent autonomes, les membres sont plus aptes à rendre service et à s’occuper d’autrui. »

Mais cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. 3 Néphi 13:33 (Matthieu 6:33)

Ces versets, comme la parabole des talents, nous rappellent qu'il est important de chercher à développer notre capacité de faire le bien. Et pour pouvoir répondre aux besoins spirituels de notre famille et de notre entourage, nous devons accroître notre pouvoir spirituel. Nous devons accroître notre foi jusqu'à ce qu'elle soit suffisante pour que nous accomplissions tout ce qui est utile pour le Seigneur. Nous devons atteindre "la foi qui est nécessaire à la vie et au salut" (cf Discours sur la foi).