Magnifier nos appels en évitant le piège des intrigues de prêtres
- Morinehtar
- 11 mars 2023
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Dans le cadre de son plan, Dieu a appelé des hommes pour diriger son oeuvre sur la terre, à qui il a conféré la prêtrise qui est l'autorité d'agir en son nom, "pour prêcher l'Évangile et en administrer les ordonnances" (cinquième Article de Foi). Ceux qui détiennent les clés de la prêtrise ont la responsabilité de rechercher la révélation pour diriger l'action des différentes organisations et collèges à tous les niveaux de l'Église selon l'avis et la volonté du Seigneur.

La charge d'administrer l'Église, quelle que soit la fonction occupée, est l'occasion pour les membres de l'Église d'apprendre à connaître davantage le Sauveur en suivant Ses pas au service des autres, et de progresser spirituellement en approfondissant leur conversion personnelle de l'homme ou la femme naturel(le) à un fils ou une fille de Dieu sanctifié(e) par la grâce de Jésus-Christ, par le pouvoir du Saint-Esprit. Elder Bednar a expliqué que ce processus de conversion se traduit par un regard (comprendre: intérêt, préoccupation, ambition, aspirations) qui se tourne davantage vers l'extérieur, vers les autres, vers Dieu, là où naturellement il est orienté vers l'intérieur, vers l'ego. C'est le noyau du sujet.
La parole de Dieu, les appels et responsabilités dans l'Église, sont les moyens par lesquels l'oeuvre est menée et accomplie. Ce sont des instruments sacrés donnés dans le but de promouvoir le salut des enfants de Dieu. Quand une personne détourne ces instruments sacrés de leur but pour les utiliser de façon égoïste pour son propre profit temporel, on parle d'intrigue de prêtre.
Néphi décrit ainsi ce phénomène:
Il commande qu’il n’y ait pas d'intrigues de prêtres ; car voici, les intrigues de prêtres, c’est que les hommes prêchent et se posent en lumière pour le monde, afin d’obtenir du gain et les louanges du monde ; mais ils ne cherchent pas le bien-être de Sion.
Voici, le Seigneur a interdit cela ; c’est pourquoi, le Seigneur Dieu a donné le commandement que tous les hommes doivent avoir la charité, et cette charité, c’est l'amour. Et s’ils n’ont pas la charité, ils ne sont rien. C’est pourquoi, s’ils avaient la charité, ils ne laisseraient pas périr l’ouvrier en Sion.
Mais l’ouvrier en Sion travaillera pour Sion ; car s’il travaille pour de l'argent, il périra.
2 Néphi 26:29-31
La corruption existe dans tous les domaines: des médecins et pharmaciens aux officiers de justice, en passant par la recherche scientifique et les forces de l'ordre, sans oublier les media et la politique, toute occupation noble peut être corrompue par l'intérêt personnel, par la recherche de la gloire ou la cupidité. Mais le manque d'intégrité est particulièrement délétère quand il s'agit de représenter la volonté de Dieu et d'agir en son nom. "Tu ne prendras pas le nom du Seigneur, ton Dieu, en vain" est un commandement qui ne concerne pas uniquement le blasphème...
Mais allons plus loin, car si quelques cas ont malheureusement eu lieu, les détournements de dîmes par des dirigeants locaux ne sont pas la forme la plus fréquente d'intrigues de prêtres au sein de l'Église de Jésus-Christ. Ce n'est pas non plus parce que le service des membres au sein de nos paroisses et de nos pieux est entièrement bénévole que nous sommes à l'abri de ce péché, qui selon le prophète Jacob est ce qui a amené à la crucifixion de Jésus-Christ (2 Néphi 10:5).
Le Seigneur a révélé au prophète Joseph Smith les principes régissant la prêtrise:
Voici, il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus. Et pourquoi ne sont-ils pas élus ?
Parce que leur cœur se porte tellement vers les choses de ce monde et aspire tant aux honneurs des hommes, qu’ils n’apprennent pas cette grande leçon : que les droits de la prêtrise sont inséparablement liés aux pouvoirs du ciel et que les pouvoirs du ciel ne peuvent être maîtrisés ou utilisés que selon les principes de la justice.
Il est vrai qu’ils peuvent nous être conférés, mais lorsque nous entreprenons de couvrir nos péchés ou d’assouvir notre orgueil, notre vaine ambition, ou d’exercer, avec quelque degré d’injustice que ce soit, une emprise, une domination ou une contrainte sur l’âme des enfants des hommes, voici, les cieux se retirent ; l’Esprit du Seigneur est attristé, et lorsqu’il est retiré, c’est la fin de la prêtrise ou de l’autorité de cet homme.
Voici, avant qu’il s’en aperçoive, il est laissé à lui-même pour regimber contre les aiguillons, persécuter les saints et combattre Dieu.
Nous avons appris par triste expérience qu’il est de la nature et des dispositions de presque tous les hommes de commencer à exercer une domination injuste aussitôt qu’ils reçoivent un peu d’autorité ou qu’ils croient en avoir.
C’est pour cela que beaucoup sont appelés, mais peu sont élus.
D&A 121 : 34-40
Tout d'abord, rappelons que ce sujet concerne autant les femmes que les hommes; car si les femmes ne sont pas ordonnées aux offices de la prêtrise, elles servent au sein de l'Église en vertu de l'autorité de la prêtrise qui leur est déléguée quand elles enseignent en donnant des discours, ou en servant dans n'importe quelle position ou tâche sous la direction de quelqu'un qui détient les clés de la prêtrise. Deuxièmement, si on regarde précisément le verset 37 susmentionné, on peut lire que le pouvoir de la prêtrise est directement lié à la présence et à la participation du Saint-Esprit, qui valide les paroles et les agissements qui représentent dignement le Seigneur (voir D&A 100:7-8 par exemple). En d'autres termes, le pouvoir de la prêtrise est le pouvoir du Saint-Esprit. Ça tombe bien, hommes et femmes reçoivent le don du Saint-Esprit par l'autorité de la prêtrise, et sont appelés à "agir par les dons et le pouvoir de Dieu" (Moroni 10: 25) tout au long de leur vie de disciples.
Ainsi les femmes ont le même potentiel que les hommes d'être coupables d'intrigues de prêtres.
Comparons dans un tableau en quoi le service dans la prêtrise se distingue des artifices des intrigues de prêtres, selon les Écritures et la révélation continue.
Pour aller plus loin, dans un discours donné au MTC le 24 juin 2011 et en partie publié dans le Liahona d'octobre 2013, Elder Bednar a dit:
Comme notre responsabilité est d’aider les amis de l’Église à apprendre par la foi et par le pouvoir du Saint-Esprit, cette œuvre n’est ni la mienne, ni la vôtre. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour nous acquitter de notre responsabilité missionnaire et en même temps « nous écarter » afin que le Saint-Esprit puisse accomplir sa fonction et son œuvre sacrées. En fait, tout ce que vous ou moi faisons en tant que représentants du Sauveur qui attire volontairement et intentionnellement l’attention sur nous-mêmes, dans le message que nous présentons, les méthodes que nous utilisons, notre comportement ou notre apparence, est une forme d’intrigue de prêtres qui nuit à l’efficacité de l’enseignement du Saint-Esprit.
Le but de cet article n'est pas de nous faire déprimer, ou de nous amener à avoir peur d'ouvrir la bouche ou d'inviter les autres à aller au Christ, au contraire. C'est une invitation à laisser Dieu prévaloir dans notre vie, à ne pas nous soucier de nous-même mais à avoir foi que Dieu est capable de magnifier ses instruments si nous voulons lui soumettre notre volonté tout en cherchant activement à faire le bien.
En augmentant notre conscience des écueils, nous pouvons plus facilement les éviter, ou nous repentir, et joyeusement progresser dans la quête de Sion.





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