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Est-il encore raisonnable de faire des enfants?

  • Sirius
  • 11 juil. 2023
  • 7 min de lecture

Dernière mise à jour : 17 juil. 2023



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Ayant eu un parcours professionnel un peu atypique, je me suis retrouvé à reprendre des études à l’âge de 27ans. C’est pendant mes études que mon épouse et moi avons eu la bénédiction d’avoir notre premier enfant. Après la naissance de notre fille, tandis que je les laissais, elle et sa maman, passer leur première nuit à l’hôpital, j’ai longuement pleuré, submergé par une joie immense, un sentiment profond et puissant de l’Esprit qui me témoignait de l’incommensurable nature sacrée de ce qui venait de se produire. Ce sentiment a persisté de nombreux jours, avec d’autres larmes de joie.


En retournant à l’école, j’ai bien entendu reçu les traditionnelles félicitations de la part des uns et des autres, et des discussions s’en sont suivi, certaines convenues, mais je me souviens d’une en particulier qui m’a marqué avec l’un des autres étudiants adultes de mon groupe. Il s’agissait d’un jeune homme issu d’un milieu manifestement aisé, et je me souviens bien de ce qu’il m’a dit, très sérieusement : « Moi je ne veux pas d’enfant. Les enfants, c’est trop de contraintes, je préfère les chiens »


J’ai bien essayé de lui faire voir les choses sous un autre angle, mais c’était peine perdue. L’état d’homme naturel dans lequel il se trouvait à ce moment-là l’empêchait de saisir la moindre bribe de la gloire divine qui réside dans la parentalité. Je ne pouvais m’empêcher de repenser à ces sentiments puissants que j’avais ressentis et que je ressentais encore vis-à-vis de la naissance de ma fille, et plus j’y pensais, plus sa réplique me paraissait navrante. J’étais désolé pour lui. Alors qu’il cherchait manifestement l’épanouissement personnel absolu, il ne se rendait pas compte qu’il faisait précisément le choix qui l’en priverait.


Ne vous méprenez-pas, je n’ai pas dit que le simple fait de devenir parent apportait l’épanouissement total. Tous les parents ici présents savent pertinemment que ça n’est pas le cas. Cependant, le fait de devenir parent fait absolument partie du plan du Père pour nous perfectionner et lui ressembler davantage. Si nous nous acquittons dignement de cet appel, in fine toutes les bénédictions qui en découleront nous conduiront à l’épanouissement et au bonheur.


Je fais un bref aparté pour rappeler que même si pour des raisons indépendantes de notre volonté nous n’avons pas cette occasion maintenant, le Seigneur a promis que toutes les bénédictions seraient données aux fidèles en temps venu. D’autre part, le titre de père et de mère est bien plus large que celui de géniteur. On peut être un père ou une mère pour tous les enfants que Dieu place sur notre chemin.


Indépendamment de la motivation exprimée par mon ancien camarade pour ne pas avoir d’enfant, à savoir la recherche de la facilité et l’égoïsme (j’ai reçu la bénédiction de venir sur terre et d’être élevé par mes parents, mais je n’offrirai pas cette bénédiction en retour), on entend de plus en plus l’idée selon laquelle il ne serait plus raisonnable de faire des enfants de nos jours. Que ce soit pour des raisons d’adoration de la Terre au lieu de son Créateur (sous-entendu l’homme est un cancer pour la Terre, il serait mieux que l’homme disparaisse ou soit moins nombreux) ou bien par peur de l’avenir, ou encore par crainte de ne pas pouvoir subvenir à leurs besoins.


Toutes ces justifications ne viennent pas de Dieu. Le Seigneur n’utilise pas la peur comme moyen d’action envers ses enfants. C’est l’adversaire qui le fait.

Dans la Déclaration au Monde, texte inspiré de la première présidence, il nous est rappelé que :


« Le premier commandement que Dieu a donné à Adam et Ève concernait leur potentiel de parents, en tant que mari et femme. Nous déclarons que le commandement que Dieu a donné à ses enfants de multiplier et de remplir la terre reste en vigueur »

Il s’agit donc d’un commandement Divin et même du premier donné à Adam et Eve après qu’ils furent entrés dans le monde. Est-ce que nous nous disons que nous obéirons à la parole de sagesse le jour où la cigarette et l’alcool ne seront plus en vente libre ? Ou bien que nous paierons la dîme quand nous serons riches ? Les commandements ne nous sont pas donnés pour que nous y obéissions quand cela nous arrange ou nous est facile.


Frère Mason qui était membre des soixante-dix raconte :


« Marie et moi nous nous étions persuadés que, pour que je réussisse mes études de médecine, il faudrait qu’elle continue de travailler en dehors du foyer. Ce n’était pas ce que nous [voulions] faire, mais les enfants devraient attendre. [Un jour que je regardais un magazine de l’Église chez mes parents], j’ai vu un article de Spencer W. Kimball, alors membre du Collège des Douze, [qui soulignait] les responsabilités liées au mariage. Selon frère Kimball, l’une des responsabilités sacrées était de multiplier et de remplir la terre. La maison de mes parents se trouvait [près] du bâtiment administratif de l’Église. Je m’y suis rendu immédiatement et, une demi-heure après avoir lu cet article, je me suis trouvé en face de Spencer W. Kimball, à son bureau. » (Cela ne serait pas aussi facile aujourd’hui.)
« J’ai expliqué que je voulais devenir médecin. Il n’y avait pas d’autre choix que de remettre à plus tard la naissance d’enfants. Frère Kimball m’a écouté patiemment puis m’a répondu d’une voix douce : ‘Frère Mason, est-ce que le Seigneur voudrait que vous enfreigniez l’un de ses commandements importants pour pouvoir devenir médecin ? Avec l’aide du Seigneur, vous pourrez avoir des enfants et aussi devenir médecin. Où est votre foi ? »
Frère Mason poursuit : « Notre premier enfant est né moins d’un an plus tard. Marie et moi avons travaillé dur et le Seigneur a ouvert les écluses des cieux. » Les Mason ont eu la bénédiction d’avoir deux enfants de plus avant qu’il termine ses études de médecine quatre ans plus tard. »

Dans son discours intitulé « les enfants » lors de la conférence générale d’octobre 2011, l’apôtre Neil Anderson nous dit :


« Ce n’est pas dans le jardin d’Éden qu’Adam et Ève ont eu leur premier enfant. Quittant le jardin, « Adam [et Ève commencèrent] à cultiver la terre… Adam connut sa femme, et elle… enfanta des fils et des filles, et [agissant par la foi] ils commencèrent à se multiplier et à remplir la terre. »
Ce n’est pas dans leur maison de Jérusalem, avec leur or, leur argent et leurs biens précieux, que Léhi et Sariah, agissant par la foi, ont enfanté leurs fils Jacob et Joseph. C’est dans le désert. Léhi a dit de son fils Jacob qu’il était son premier-né dans les jours de ses tribulations dans le désert. Il a dit à Joseph : « Tu es né dans le désert de [nos] afflictions ; oui, c’est aux jours de [notre] plus grande tristesse que ta mère t’a enfanté. »
« Dans le monde d’aujourd’hui, beaucoup de voix marginalisent l’importance d’avoir des enfants ou suggèrent d’attendre ou de limiter le nombre d’enfants dans une famille. Récemment, mes filles m’ont fait connaître un blog écrit par une mère chrétienne (qui n’est pas de notre confession) qui a cinq enfants. Elle fait ce commentaire : « [Quand on a grandi] dans cette culture, il est très difficile d’avoir une perspective biblique de la maternité… Les enfants viennent loin derrière les études universitaires. Ils passent après les voyages autour du monde, ça c’est sûr. Ils passent après la possibilité de sortir le soir à son gré. Après les exercices pour prendre soin de son corps au club de gym. Après n’importe quel emploi que vous pourriez avoir ou espérer obtenir. » Elle ajoute ensuite : « Être mère, ce n’est pas un passe-temps, c’est un appel. On ne fait pas la collection d’enfants parce qu’on les trouve plus mignons que les timbres. Ce n’est pas quelque chose à faire s’il reste un peu de temps. C’est la raison pour laquelle Dieu vous a donné du temps. »

Nous n’avons pas à nous inquiéter du comment. Le Seigneur pourvoira. Il est aux commandes et nous devons faire abstraction des voix catastrophistes du monde, du spacieux édifice, et lui faire confiance.


Concernant les craintes quant à la capacité de la Terre à supporter la venue de davantage d’enfants de Dieu, ce problème est le sien et il nous a rappelé dans Doctrine et Alliances 104:17 que :


« la terre est pleine, et il y a assez, et même en réserve ; oui, j’ai tout préparé et j’ai donné aux enfants des hommes d’agir par eux-mêmes. »

J'ai déjà traité du sujet de la Terre et de son rôle dans le plan de Dieu, qui est précisément de servir à y faire venir ses enfants d'esprit pour qu'il y prennent un corps et fassent l'expérience de la mortalité. Voici le lien vers l'article en question: Le rôle de la Terre dans le plan de notre Père


En somme, nous devons faire preuve de foi, nous sommes le peuple du Seigneur et il pourvoira toujours si nous faisons notre part. Nous, saints des derniers jours, ne devrions jamais céder au pessimisme, mais garder les yeux fixés sur la gloire de Dieu. Son œuvre continue et le retour du Sauveur approche. Si nous sommes fidèles à obéir à ses commandements et à soutenir son œuvre, nous ferons partie de ceux qui seront trouvés dignes de demeurer avec lui, en famille éternelle.


Son plan repose sur la venue de ses enfants d’esprit sur Terre et nous ne devrions pas être étonnés que l’adversaire s’attelle par tous les moyens possibles à décourager les hommes de faire des enfants et à saper la famille, cadre institué par Dieu, dans lequel les valeurs peuvent être transmises. Il nous appartient, a contrario de défendre par tous les moyens à notre disposition ces principes et à dénoncer le mal pernicieux qui s’y attaque.

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Imaginez-vous réellement ce que serait un monde sans enfant? Un monde sans les rires des enfants, sans leur joie de vivre, leur fraicheur, leur innocence, leur espièglerie, sans leurs petites frimousses et leurs sourires? Sans les grandes leçons qu'ils nous donnent au quotidien. Je ne sais pas pour vous, mais moi ce monde me semble tout sauf paradisiaque...




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