La source et l'objet de notre espérance

Le guide missionnaire, Prêchez mon Évangile, définit ainsi l'espérance dans son sens scripturaire:

L’espérance est la confiance permanente que le Seigneur tient les promesses qu’il vous a faites. Elle se manifeste dans votre assurance, votre optimisme, votre enthousiasme et votre persévérance patiente. Elle consiste à croire avec certitude que quelque chose va se produire. Quand vous avez l’espérance, vous travaillez au milieu des épreuves et des difficultés avec la confiance et l’assurance que tout contribuera à votre bien. L’espérance vous aide à surmonter le découragement. Les Écritures décrivent souvent l’espérance en Jésus-Christ comme étant l’assurance que vous hériterez la vie éternelle dans le royaume céleste. James E. Faust a enseigné: «L’espérance est l’ancre de notre âme… «L’espérance, c’est la confiance aux promesses de Dieu, la foi que, si nous agissons maintenant, les bénédictions désirées se réaliseront à l’avenir… «La source sûre de notre espérance réside dans le fait que nous sommes fils et filles de Dieu et que son Fils, le Seigneur Jésus-Christ, nous a sauvés de la mort» («L’espérance, une ancre pour l’âme», Le Liahona, janvier 2000, p. 70).

Par contraste, Moroni écrit que "le désespoir vient de l'iniquité" (Moroni 10: 22), ce qui est remarquable quand on sait qu'il a écrit cette phrase après avoir vécu les horreurs de la guerre et avoir été témoin de l'entière destruction de son peuple, étant le dernier chrétien survivant de son époque dans le pays et ayant fui et erré en solitude pendant des années. Sûrement, si au milieu de tant d'épreuves il témoigne que l'espérance ne disparaît qu'en se détournant du chemin des alliances, c'est qu'au contraire, le chemin des alliances oriente le regard vers une source de joie et de paix qui dépasse les circonstances sur lesquelles nous n'avons pas de contrôle (et même qui dépasse les conséquences de nos erreurs grâce au pouvoir du Sauveur de pardonner).

NB: C'est là que Karl Marx accuse la religion d'être "l'opium du peuple", en le distrayant de la lutte des classes par des fumisteries qui l'amènent à se satisfaire de ses circonstances en plaçant son espérance dans une récompense dans un futur illusoire.

Là où Marx se trompe, entre autres, c'est d'une part en ce que la doctrine du Christ n'est pas un conte de fée mais est bien réelle, et que l'espérance dans le Christ est une chose sûre et que les fruits et les dons de l'Esprit n'attendent pas la résurrection pour bénir la vie de ceux qui font preuve de foi en lui, et d'autre part parce que l'Évangile de Jésus-Christ n'est pas un Évangile passif, mais qu'au contraire une homme ou une femme qui comprend le plan du salut et animé(e) par l'Esprit du Christ prend la responsabilité de sa vie et de son évolution, et cherche à faire fructifier son intendance, et à croître dans tous les domaines de sa vie.

Pourtant, nous sommes habitués à l'Église à entendre que si le salut est une affaire individuelle, l'exaltation est une affaire de famille, et il est alors facile de perdre pied dès lors que le libre arbitre d'autres personnes entrent en jeu, et de désespérer de jouir pleinement des bénédictions du salut. Le défaut principal de cette déstabilisation est qu'elle vient de ce qu'on place notre foi dans les choix d'autres personnes et non dans le Christ, qui lui est parfait. C'est, au fond, le même dilemme que celui qui nous empêche de pardonner. (Et c'est là qu'on voit à quel point le sacrifice du Christ est central dans tous les aspects de l'Évangile.)

Je vais essayer de synthétiser la chose avec 3 versets du Livre de Mormon, qui expriment ce principe si fondamental.

Moroni 7:41

Et qu'allez-vous espérer? Voici, je vous dis que vous aurez l'espérance, par l'expiation du Christ et le pouvoir de sa résurrection, d'être ressuscités pour la vie éternelle, et cela à cause de votre foi en lui, selon la promesse.

Notre espérance, c'est-à-dire la source de notre optimisme et de notre bonheur, réside dans notre foi qu'à travers l'expiation et la résurrection de Jésus-Christ, nous revivrons et obtiendrons la vie éternelle, qui est l'exaltation dans le royaume céleste et l'éternité de la famille.

Moroni 8:10

Voici, je te dis que vous enseignerez ceci: le repentir et le baptême à ceux qui sont responsables et capables de commettre le péché; oui, enseignez aux parents qu'ils doivent se repentir et être baptisés, et s'humilier comme leurs petits enfants, et ils seront tous sauvés avec leurs petits enfants.

Les principes et les ordonnances de l'Évangile mènent au salut, que nous comprenons comme la famille éternelle.

Ether 12:37

Et il arriva que le Seigneur me dit: S'ils n'ont pas la charité, cela n'a pas d'importance pour toi, tu as été fidèle; c'est pourquoi tes vêtements seront purifiés. Et parce que tu as vu ta faiblesse, tu seras rendu fort au point de t'asseoir dans le lieu que j'ai préparé dans les demeures de mon Père.

Les "autres" n'ont pas le pouvoir de nous séparer de l'amour et des dons de Dieu.

Le salut est une affaire personnelle. Notre libre arbitre et notre responsabilité sont personnels. Notre intégrité, fidélité, bonté sont personnelles. Nous recevons des promesses de Dieu en contractant des alliances avec Lui. Il en est de même avec la promesse de la vie éternelle (y compris l'exaltation, la famille éternelle, etc). Nos situations ne sont pas idéales, et dans notre vision limitée des choses nous ne comprenons pas toujours comment Dieu va accomplir ses promesses. Mais nous savons que Dieu est fidèle (1 Cor 10:13) et qu'il garde sa parole quand nous gardons et honorons nos alliances (D&A 82:10). Nous pouvons, et devons croire que si nous faisons tout ce que Dieu commande, nous recevrons tout ce qu'Il a promis.

De notre foi dans la promesse (Moroni 7:41) dépend notre espérance.

Et la foi est un choix. Le président Nelson a donné des leviers pour nous aider à augmenter notre foi dans son discours de la conférence d'avril 2021.