top of page

Consécration, conversion et exaltation

  • Morinehtar
  • 22 juin 2022
  • 16 min de lecture

Dernière mise à jour : 25 févr. 2024


Nous connaissons l'obéissance à la loi de consécration comme l'une des alliances que l'on contracte lors des ordonnances du temple; loin d'être originale, elle n'est (ainsi que les autres alliances contractées dans le temple) que la continuité de l'alliance du baptême, en l'occurrence d'être les témoins de Dieu en tout temps et en toutes choses, et de porter les fardeaux les uns des autres. La loi de consécration renouvelle et amplifie l'orientation de notre vie vers l'établissement du royaume de Dieu, et notre engagement à y participer de tout notre coeur et en nous servant de tous les moyens, ressources et talents que Dieu met entre nos mains.


ree

On appelle le chemin des alliances tout le processus d'une vie de disciple, en y incluant la préparation à contracter des alliances, le fait de les contracter, et le fait d'y rester fidèles. Les alliances sont le chemin de la vie éternelle et de l'exaltation, elles nous lient au Christ et au Père par leur autorité et par la foi que nous manifestons en les contractant. Elles comprennent l'obéissance aux commandements et la réception de promesses sacrées sans lesquelles nous ne pouvons pas recevoir le pardon de nos péchés, être rendus parfaits en Christ, retourner en présence de Dieu, hériter la vie éternelle, entrer dans notre exaltation.


Le but du chemin des alliances est de nous amener à la vie éternelle. L'objectif du chemin des alliances est de nous mener à la perfection. En effet, dans leur vision du royaume céleste et de ses héritiers, Joseph Smith et Sidney Rigdon ont décrit dans D&A 76: 69:

Ce sont les justes parvenus à la perfection par l’intermédiaire de Jésus, le médiateur de la nouvelle alliance, qui accomplit cette expiation parfaite par l’effusion de son sang.

Rappelons-nous pour le but de cet article cette notion de perfection, et du fait que la loi de consécration est un élément essentiel pour nous y amener.


Dans Marc 10:17-25, on peut lire l'épisode de la rencontre de Jésus avec un jeune homme riche. Cette histoire n'est pas sans rappeler le chemin des alliances, avec un jeune homme qui se serait qualifié par son obéissance aux commandements pour une recommandation à l'usage du temple, où le Seigneur l'invite à poursuivre et élever son engagement en étant totalement consacré à la cause de Sion.


Comme Jésus se mettait en chemin, un homme accourut, et se jetant à genoux devant lui : Bon maître, lui demanda-t-il, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ?
Jésus lui dit : Pourquoi m’appelles-tu bon ? Il n’y a de bon que Dieu seul.
Tu connais les commandements : Tu ne commettras point d’adultère ; tu ne tueras point ; tu ne déroberas point ; tu ne diras point de faux témoignage ; tu ne feras tort à personne ; honore ton père et ta mère.
Il lui répondit : Maître, j’ai observé toutes ces choses dès ma jeunesse.
Jésus, l’ayant regardé, l’aima, et lui dit : Il te manque une chose ; va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi.
Mais, affligé de cette parole, cet homme s’en alla tout triste ; car il avait de grands biens.
Jésus, regardant autour de lui, dit à ses disciples : Qu’il sera difficile à ceux qui ont des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu !
Les disciples furent étonnés de ce que Jésus parlait ainsi. Et, reprenant, il leur dit : Mes enfants, qu’il est difficile à ceux qui se confient dans les richesses d’entrer dans le royaume de Dieu !
Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu.

L'image du chameau passant par le trou d'une aiguille est ainsi expliquée dans Jésus le Christ de James E. Talmage:

On a affirmé que le terme "chas d'une aiguille" s'appliquait à une petite porte ou à un portillon placé dans les grandes portes des murs des villes ou à côté de celles-ci ; et l'on a supposé que Jésus avait un tel portillon à l'esprit lorsqu'il a parlé de l'impossibilité apparente pour un chameau de passer par le chas d'une aiguille. Il serait possible, bien que très difficile, pour un chameau de se faufiler par la petite porte, et il ne pourrait en aucun cas le faire, sauf s'il est soulagé de sa charge et dépouillé de tout son harnais. Si cette conception est correcte, nous pouvons trouver une similitude supplémentaire entre le fait que le chameau doit d'abord être déchargé et dépouillé, quel que soit le prix de son fardeau ou la richesse de son équipement, et la nécessité pour le jeune chef riche, et donc pour tout homme, de se dépouiller du fardeau et des ornements de la richesse, s'il veut entrer par le chemin étroit qui mène au royaume.

ree

"Étroite est la porte, et resserré le chemin qui mènent à la vie" (Matt 7:14).


Elder Uchdorf a enseigné lors de la conférence générale d'avril 2022:

La consécration est différente du sacrifice au moins sur un point important. Lorsque nous consacrons quelque chose, nous ne le laissons pas sur l’autel pour qu’il soit consumé. Nous le mettons plutôt au service du Seigneur. Nous le lui consacrons, ainsi qu’à ses desseins sacrés. Nous acceptons les talents que le Seigneur nous a donnés et nous nous efforçons de les faire fructifier, afin de devenir encore plus utiles à l’édification du royaume du Seigneur.

Il ne s'agit pas du tout de donner tout notre argent, tous nos biens à l'Église (en tant qu'institution, qui n'est rappelons-le que l'échafaudage du royaume de Dieu) pour que l'Église s'en serve pour édifier le royaume de Dieu. (Rappel: la loi de consécration n'est pas le communisme!) Comme l'a aussi rappelé Soeur Aburto au début de la même conférence, nous sommes l'Église, et c'est à nous d'édifier le royaume avec ce avec quoi le Seigneur nous a bénis et dotés, en faisant preuve d'initiative personnelle et de créativité, exerçant ainsi notre libre arbitre et notre foi. Quand on nous demande "Si tu étais millionnaire, que ferais-tu?", saisissons l'occasion, non pas de rêver à la gloire du monde, mais aux investissements que nous pourrions faire pour augmenter notre propre capacité de rassembler Israël, ou de fortifier la résilience économique de notre entourage. Les possibilités de servir le Seigneur sont infinies dans ce monde déchu (donc avec plein d'opportunités de faire du bien!). Et ensuite, pourquoi ne pas transformer ces souhaits en buts et en plans pour les concrétiser?

En effet, le Seigneur a dit, dans D&A 58, aux versets 26 à 29:

Car voici, il n’est pas convenable que je commande en tout, car celui qu’il faut contraindre en tout est un serviteur paresseux et sans sagesse ; c’est pourquoi il ne reçoit pas de récompense.
En vérité, je le dis, les hommes doivent œuvrer avec zèle à une bonne cause, faire beaucoup de choses de leur plein gré et produire beaucoup de justice.
Car ils ont en eux le pouvoir d'agir par eux-mêmes. Et si les hommes font le bien, ils ne perdront en aucune façon leur récompense.
Mais celui qui ne fait rien tant qu’on ne le lui a pas commandé et qui reçoit un commandement le cœur indécis et le garde avec paresse, celui-là est damné.


ree

Les fans des films Marvel se rappelleront que "Asgard est bien plus qu'un lieu [et que] c'est par son peuple qu'Asgard existe". De même, alors que nous nous efforçons, à travers les programmes de l'Eglise de Jésus-Christ, d'édifier "Sion", nous devons nous souvenir que Sion, c'est "ceux qui ont le coeur pur" D&A 97:21) . Harold B. Lee a enseigné:

L’Eglise, qui est le royaume de Dieu, est une Eglise universelle qui n’est pas réservée uniquement à une nation ou à un peuple. Notre objectif constant est de donner à tous les saints du Très-Haut, où qu’ils vivent, toutes les occasions de progresser et d’atteindre tout leur potentiel, d’accroître leur force et leur pouvoir bénéfiques sur la terre, et d’obtenir la récompense de la fidélité.

Dans son discours cité plus haut, Dieter F. Uchdorf rappelle l'histoire de la veuve qui donne un quart de sou dans le tronc du temple et qui est louée par le Seigneur, non à cause de la valeur monétaire de son offrande, mais à cause de la qualité et de l'orientation de son coeur. Elder Uchdorf explique que dans nos efforts pour nous consacrer au Seigneur et à son oeuvre, il n'y a pas de standard prédéfini à atteindre, mais que quelle que soit notre richesse ou notre pauvreté, notre puissance ou notre faiblesse, le Seigneur "exige le coeur et un esprit bien disposé" (D&A 64:34). Si la pauvre veuve a donné ce qu'elle avait, et que le Seigneur ne l'a pas jugé inutile, ni exagéré, mais a approuvé son offrande, c'est que son geste est un exemple pour nous. L'idée que le minimum est le maximum est régulièrement répétée dans les enseignements du Sauveur:


"Quiconque met la main à la charrue, et regarde en arrière, n’est pas propre au royaume de Dieu." Luc 9: 62

"Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre ; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon." Matthieu 6:24

"Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, et de toute ta pensée." Matthieu 22:37

"Il commande qu’il n’y ait pas d'intrigues de prêtres ; car voici, les intrigues de prêtres, c’est que les hommes prêchent et se posent en lumière pour le monde, afin d’obtenir du gain et les louanges du monde ; mais ils ne cherchent pas le bien-être de Sion.
Voici, le Seigneur a interdit cela ; c’est pourquoi, le Seigneur Dieu a donné le commandement que tous les hommes doivent avoir la charité, et cette charité, c’est l'amour. Et s’ils n’ont pas la charité, ils ne sont rien. C’est pourquoi, s’ils avaient la charité, ils ne laisseraient pas périr l’ouvrier en Sion.
Mais l’ouvrier en Sion travaillera pour Sion ; car s’il travaille pour de l'argent, il périra." 2 Néphi 26: 29-31

Il est intéressant de noter que même si les "intrigues de prêtres" se réfèrent plus spécifiquement à un détournement de la prêtrise et de la parole de Dieu, les buts poursuivis par ses pratiquants rejoignent ce que le Seigneur a coutume de mettre en opposition avec la consécration à son royaume: les louanges et la richesse du monde, le plaisir et le profit personnel. Le Sauveur du monde est bien placé pour le savoir et faire cette distinction, car il s'est lui-même trouvé en position de rejeter l'offre de Satan de lui donner les royaumes du monde et leur gloire si seulement il voulait dévier de son allégeance à son Père.


ree


Oui, dès le commencement du monde, l'Adversaire s'est servi des richesses de la terre pour aveugler et attirer les enfants des hommes loin de leur destinée divine. Dès l'époque de Caïn, il a inspiré aux hommes des combinaisons secrètes pour obtenir du gain, des royaumes et une grande gloire. À un niveau plus personnel, il endort les disciples du Christ dans la recherche du confort matériel, du plaisir temporel, dans des illusions de bien-être et de bonheur. Le caractère illusoire de ce que le diable offre aux enfants des hommes est illustré par le grand et spacieux édifice du songe de Léhi, qui n'a pas de fondation et finit par s'écrouler.


Les prophètes du Livre de Mormon ont ainsi décrit notre époque:


Et l’ange me parla, disant : Voici, l’or, et l’argent, et les soieries, et l’écarlate, et le fin lin retors, et les vêtements précieux, et les prostituées sont le désir de cette grande et abominable Église. 1 Néphi 13:8

Car voici, vous aimez l'argent, et vos biens, et vos beaux habits, et l’ornementation de vos Églises, plus que vous n’aimez les pauvres et les nécessiteux, les malades et les affligés. Mormon 8:37

Ce dernier verset m'a longtemps perturbé, et j'ai même essayé de trouver un statu quo pour ma conscience en m'assurant de donner davantage d'offrande de jeûne que ce que je dépensais pour acheter des vêtements. Ce n'est pas complètement inutile comme guide, puisque ça permet de concrétiser une forme de contrôle, mais sans intention réelle, ce n'est qu'hypocrisie. Comme le dit Paul, "quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, [...] si je n'ai pas la charité, cela me sert de rien" (1 Corinthiens 13:3).


Cette pureté d'intention, et l'oeil fixé sur la gloire de Dieu est très bien exprimée par le roi Benjamin, qui nous rappelle à la fois que nous ne sommes que les intendants de nos "possessions", que Dieu nous prête pour accomplir son oeuvre, et qui donne une autre dimension au dernier des fameux dix commandements tout en illustrant l'alliance de consacrer tout ce que le Seigneur nous donnera en fait de bénédictions pour l'établissement de son royaume:


Mosiah 4: 22-25

Et si vous jugez l’homme qui vous adresse sa supplication pour obtenir de vos biens afin de ne pas périr, et le condamnez, à quel point votre condamnation ne sera-t-elle pas plus juste pour avoir refusé vos biens, qui appartiennent non pas à vous mais à Dieu, à qui appartient aussi votre vie ; et pourtant vous n’adressez aucune supplication, ni ne vous repentez de ce que vous avez fait.
Je vous le dis, malheur à cet homme, car ses biens périront avec lui ; et maintenant, je dis ces choses à ceux qui sont riches quant aux choses de ce monde.
Et encore, je dis aux pauvres, à vous qui n’avez pas et cependant avez suffisamment pour subsister de jour en jour ; je veux dire : vous tous qui refusez au mendiant parce que vous n’avez pas ; je voudrais que vous disiez dans votre cœur : Je ne donne pas parce que je n’ai pas, mais si j’avais, je donnerais.
Et maintenant, si vous dites cela dans votre cœur, vous restez innocents, sinon vous êtes condamnés; et votre condamnation est juste, car vous convoitez ce que vous n’avez pas reçu.

"Si tu étais millionnaire, que ferais-tu?"

Clairement, c'est là que nos aspirations profondes déterminent ce que nous devenons. S'il est vrai que "tout doit être fait avec ordre", et que nous devons d'abord pourvoir à nos besoins et en particulier à ceux de notre famille, la pauvre veuve nous rappelle que nous pouvons être tentés de ne jamais avoir "assez" pour donner de nous-même. Le plan de salut inclut toutes les conditions dans lesquelles vivent les gens sur terre. On ne peut pas conclure que Dieu aime plus les uns que les autres à cause de bénédictions apparentes ou à cause des circonstances dans lesquelles vivent Ses enfants. Le chemin des alliances est le même pour tous, la nécessité de nous humilier et de faire preuve de foi en lui pour nous repentir et devenir parfaits en Christ est indépendante de notre richesse matérielle, notre santé, et de nos talents. À une époque où la plupart des membres de l'Église étaient pauvres, le Seigneur a suscité John Tanner, qu'il avait rendu très riche et dont il avait préparé le coeur, pour sauver le temple de Kirtland dont l'Église était sur le point de perdre le terrain, incapable de rembourser les dettes contractées pour l'acquérir et construire le temple. Pourtant, aux yeux du Seigneur, la consécration de ceux qui n'avaient que leur forces pour construire le temple avec des outils empruntés n'était pas moins valide que celle de John Tanner.


ree


Nous sommes venus sur terre pour être mis à l'épreuve, "pour voir si [nous ferions] tout ce que le Seigneur, [notre] Dieu, [nous commanderait]" (Abraham 3:25). Et le Seigneur, notre Dieu, nous commande de lui consacrer ce que nous avons, quelle qu'en soit la forme, ou la quantité, ou le moment où ces bénédictions nous sont disponibles, ou sont en notre possession.


Il n'est pas question de lutte des classes dans l'Evangile de Jésus-Christ. Oui, Jésus-Christ est venu annoncer la bonne nouvelle aux pauvres. Mais pas qu'à eux, son message est universel. Oui, Alma a enseigné les Zoramites pauvres qui sont venus le trouver parce qu'ils étaient rejetés par leurs prêtres à cause de leur pauvreté, mais il leur a dit que s'ils étaient bénis de ce que leur pauvreté les avait rendus humbles, ils se devaient d'être humbles quelles que soient les circonstances dans lesquelles ils vivaient. Ce n'est pas la richesse qui est condamnée par le Seigneur, qui a créé l'abondance qui est sur terre, mais c'est le mauvais usage des ressources, l'orgueil et l'égoïsme qui sont des péchés graves (Ezechiel 16:49).

La richesse ou la pauvreté ne sont que des paramètres de notre mise à l'épreuve, avec des attentes élevées des deux côtés:

Malheur à vous, riches, qui ne voulez pas donner de vos biens aux pauvres, car votre richesse vous corrompra l’âme ; et voici comment vous vous lamenterez le jour du châtiment, du jugement et de l’indignation : la moisson est passée, l’été est fini, et mon âme n’est pas sauvée !
Malheur à vous, pauvres dont le cœur n’est pas brisé, dont l’esprit n’est pas contrit, dont le ventre n’est pas satisfait, dont les mains ne s’arrêtent pas de se saisir des biens des autres, dont les yeux sont remplis de cupidité et qui ne voulez pas travailler de vos mains ! (D&A 56: 16-17)

En fait, quand j'étais plus jeune, je pensais qu'il valait mieux être pauvre, pour ne pas être tenté de mettre mon coeur dans les richesses. Ou peut-être était-ce une forme de paresse et une interprétation abusive du principe selon lequel il sera beaucoup demandé à qui on aura beaucoup donné. Si tout le monde est pauvre, personne n'a rien à donner. Ça ne peut donc pas être un modèle universel. On n'est pas plus "gentil" parce qu'on est pauvre, ou plus "méchant" parce qu'on est riche. La pauvreté n'est ni une malédiction, ni une honte, ni une caractéristique essentielle d'une personne. La richesse non plus.


Jacob, frère de Néphi, exhorte:

Pensez à vos frères comme à vous-mêmes, et soyez amicaux envers tous et généreux de vos biens, afin qu'ils soient riches comme vous.
Mais avant de rechercher la richesse, recherchez le royaume de Dieu.
Et lorsque vous aurez obtenu l’espérance dans le Christ, vous obtiendrez la richesse, si vous la recherchez ; et vous la rechercherez dans l’intention de faire le bien : pour vêtir les nus, et pour nourrir les affamés, et pour délivrer les captifs, et pour apporter du soulagement aux malades et aux affligés. Jacob 2: 17-19

Avant, je pensais à tort que c'était une mission facultative (cf "si vous la recherchez"). Mais pourquoi ne voudrions-nous pas faire le bien, vêtir les nus, nourrir les affamés, etc?

Dans les manuels de l'Église, l'autonomie est ainsi définie:

L’autonomie est la capacité, l’engagement et l’effort de subvenir aux nécessités spirituelles et temporelles de la vie pour soi-même et sa famille. Lorsqu’ils deviennent autonomes, les membres sont plus aptes à rendre service et à s’occuper d’autrui.

Il n' y a pas de commandement disant: "Tu deviendras riche, car c'est le chemin du salut." En revanche la nature même du salut et de l'exaltation est la progression éternelle, et l'acquisition de davantage de pouvoir et de liberté. Et nous n'y arriverons qu'en le voulant, par l'exercice délibéré de notre libre arbitre et de notre foi à l'oeuvre. C'est là le plan du salut. L'occasion pour les enfants de Dieu de croître en capacité à influencer le monde pour le bien, d'augmenter en lumière (D&A50:24; 93:28), dans le respect de et par le pouvoir de leur libre arbitre, puisque la progression est délibérée et non accidentelle. On arrête notre progression...quand on le décide. C'est le modèle des royaumes de gloire. On aura ce dont on se "satisfait", en sachant que l'Expiation de Jésus-Christ a mis l'Exaltation à notre portée, et que ce n'est pas un signe de modestie que de viser délibérément plus bas, mais plutôt au mieux d'une certaine ignorance et au pire d'une ingratitude monstrueuse, car "Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils Unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle" (Jean 3:16).


ree

Ça ne veut pas dire que tout le monde, ni tous les justes deviendront riches par leur fidélité au cours de cette vie. Le Seigneur a averti à plusieurs reprises: "Il y aura toujours des indigents dans le pays" (Deutéronome 15:11; Jean 12:8). C'est un fait, lié à l'imperfection des sociétés humaines, et à la nature déchue de la condition mortelle (maladies, handicaps, égoïsme...), qui est l'occasion pour tous de rechercher (activement, délibérément, encore une fois en exerçant le libre arbitre) la justice, en produisant par le travail et en partageant généreusement. Il est de la responsabilité de chacun de rechercher la révélation personnelle pour savoir quels talents développer, pour savoir comment le Seigneur attend de nous que nous contribuions. Nos dirigeants, nos frères et soeurs de service pastoral, notre famille peuvent nous aider en ce sens. Nous chantons "j'irai où tu veux que je sois, qui tu voudras je serai". Le pensons-nous? C'est maintenant le moment si ce n'est pas déjà commencé.


ree

Il y a quelques semaines, je luttais en prière alors que je m'efforçais de renoncer aux choses qui m'empêchaient de me consacrer davantage au Seigneur et à son oeuvre, en occupant vainement de la place dans mes préoccupations et mes aspirations, et potentiellement dans mon budget, quand l'Esprit m'a rappelé un verset auquel je n'avais plus pensé depuis un moment, un verset qui a été pour moi un déclic dans cette histoire de consécration. Il s'agit des derniers conseils d'Alma à son fils Shiblon, qu'on peut lire dans Alma 38. C'est le verset 12 qui m'intéresse:

Use de hardiesse, mais pas d’arrogance ; et veille aussi à tenir toutes tes passions en bride, afin d’être rempli d’amour ; veille à t’abstenir de l’oisiveté.

Tenir nos passions en bride pour pouvoir se consacrer en limitant les distractions, soit. Mais le lien avec l'amour, avec la charité, renvoie directement aux références à Néphi, à Moroni et à Paul, mentionnés plus haut. La consécration mène à la charité. Bien sûr. Si l'orgueil et l'égoïsme nous empêchent de nous consacrer, la charité, qui "ne s'enfle pas d'orgueil" et qui "n'est pas envieuse" (et donc ne convoite pas, aha!) est complètement en phase avec le principe de consécration. D'autant que la consécration est la consécration à Dieu et la charité l'amour pur du Christ. La consécration véritable est-elle définie par la charité? Ou, au contraire, la charité véritable est-elle définie par la consécration totale? Ce n'est même pas une histoire d'oeuf et de poule, je préfère penser que la charité est dans le coeur pendant que les mains mettent en oeuvre la consécration. Deux faces d'une même pièce: l'une n'existe pas sans l'autre.


Moroni 7: 45-48

Et la charité est patiente, et est pleine de bonté, et n’est pas envieuse, et ne s’enfle pas d’orgueil, ne cherche pas son intérêt, ne s’irrite pas, ne soupçonne pas le mal, et ne se réjouit pas de l’injustice, mais se réjouit de la vérité, excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout.
C’est pourquoi, mes frères bien-aimés, si vous n’avez pas la charité, vous n’êtes rien, car la charité ne périt jamais. C’est pourquoi, attachez-vous à la charité, qui est ce qu’il y a de plus grand, car tout succombera ;
Mais la charité est l'amour pur du Christ, et elle subsiste à jamais ; et tout ira bien pour quiconque sera trouvé la possédant au dernier jour.
C’est pourquoi, mes frères bien-aimés, priez le Père de toute l’énergie de votre cœur, afin d’être remplis de cet amour qu’il a accordé à tous ceux qui sont de vrais disciples de son Fils, Jésus-Christ ; afin de devenir les fils de Dieu ; afin que lorsqu’il apparaîtra, nous soyons semblables à lui, car nous le verrons tel qu’il est ; afin que nous ayons cette espérance ; afin que nous soyons purifiés comme il est pur.

De vrais disciples de son Fils, qui ont contracté et gardé leurs alliances, et donc ont obéi à la loi de consécration. "Afin que nous soyons purifiés comme il est pur": ces versets rapprochent drôlement la charité de la perfection. D'ailleurs, le Seigneur a déclaré dans D&A 88:125:

Et par-dessus tout, revêtez-vous comme d’un manteau du lien de la charité, lequel est le lien de la perfection et de la paix.

Donc pour résumer, le chemin des alliances, qui inclut l'obéissance aux commandements, et la loi de consécration, une des dernières alliances contractées dans la maison du Seigneur, nous conduisent à la perfection qui est la charité. Paul nous le confirme en écrivant à Timothée:

Le but du commandement, c’est une charité venant d’un coeur pur, d’une bonne conscience, et d’une foi sincère. 1 Timothée 1 : 5

Je témoigne que le Seigneur est fidèle à ses promesses, et que de grandes promesses sont faites à ceux qui veulent le suivre. Il est parfait, il est heureux, et c'est ce qu'il veut pour nous.





Commentaires


bottom of page