Le quatrième missionnaire
- Morinehtar
- 25 mars 2022
- 48 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 mars 2022
Alors non, ce n'est pas D'Artagnan le quatrième mousquetaire. Ce n'est pas non plus le Cinquième élément (bien que l' "amour" soit tout aussi déterminant dans notre histoire).
"Le quatrième missionnaire" est un discours qui a été donné en 2003 par un certain Lawrence E. Corbridge, président de la mission chilienne de Santiago Nord de 2002 à 2005. Il a été depuis appelé comme Soixante-Dix Autorité Générale (2008).
C'est un discours assez long, d'un style par moment répétitif (mais de façon utile vu sa longueur), qu'on doit lire au moins une fois. Il m'a permis à une époque formatrice de renouveler ma compréhension du plan de salut, du sens de la vie et de l'orientation à lui donner pour en profiter au maximum.
Frère Corbridge s'adressait à l'origine à des missionnaires en service à temps plein, mais on peut très facilement le transposer à notre vie de disciple.
L'enseignement n'y est pas exhaustif, et il ne faut pas se formaliser de certaines affirmations qui peuvent paraître schématiques ou absolues. Il a un message, un objectif, un principe qu'il veut transmettre. C'est une description de l'intention réelle, et de la différence qu'elle fait dans les fruits de nos efforts pour suivre le Maître et le servir. Il est limité par les mots et par la longueur déjà conséquente de son discours pour faire beaucoup de nuances. La mise en opposition est une méthode de description...
Ne vous arrêtez pas à l'apparente redondance de ce qui semble un catalogage dans la première partie. Les éléments doctrinaux et scripturaires arrivent ensuite et toutes les parties entrent dans le développement global.
Bonne lecture!
1) Introduction
Soyez le quatrième missionnaire.
Il nous arrive occasionnellement d’apprendre une chose qui influence profondément notre vie. Ceci peut être une de ces occasions. Si vous comprenez et devenez le quatrième missionnaire, ça changera votre vie. Ce que j’ai à vous dire n’est pas difficile à faire, mais ça changera votre vie si vous l’appliquez. Je vous le promets.
Les caractéristiques du Quatrième Missionnaire comptent parmi les choses les plus importantes que vous apprendrez pendant votre mission. Si vous acquérez ces caractéristiques vous serez heureux, vous serez en paix, et vos connaissances, capacités et talents grandiront. Si vous acquérez les caractéristiques du Quatrième Missionnaire, les vertus divines feront partie de vous, et votre service vous transformera.
Si vous ne comprenez pas ce que j’ai à vous dire, ou si vous ne l’appliquez pas, vous pourrez vivre une vie juste, vous accomplirez peut-être beaucoup de bien, et pourtant vous vivrez silencieusement dans la frustration et l’insatisfaction. Le bien que vous faites, et le service que vous rendez, ne vous profitera guère. Les vertus de la divinité ne seront pas intégrées dans votre âme.
Ce que j’ai à dire est fondé sur les principes et la doctrine de la foi, la charité, et la consécration.
Alors que nous parlerons des quatre types de missionnaires, veuillez comprendre que ce n’est pas par manque de respect envers les Soeurs que j’utilise généralement le pronom masculin plutôt que la formule « il ou elle », que je trouve bancale, surtout répétée. Il est évident que les principes discutés s’appliquent à tous les missionnaires, hommes et femmes.
2) Vision
Vous avez le choix. Vous pouvez décider du genre de missionnaire que vous serez. Plus important, vous pouvez choisir le genre de personne que vous voulez devenir. Y pensez-vous ? Réfléchissez-vous et planifiez-vous qui vous souhaitez devenir ?
Vous êtes la plus grande œuvre de votre vie.
En entrant dans le champ de la mission, vous avez terminé une phase de votre vie et en avez commencé une autre. Jusqu’à présent beaucoup d’entre vous avez bénéficié de la protection et du soutien de votre famille et des dirigeants et instructeurs de l’Église. À présent vous êtes passés à une nouvelle étape de votre vie où vous êtes livrés à vous-même. À partir de maintenant, vous êtes entièrement responsables de ce que vous faites et de qui vous devenez.
Pour la plupart d’entre vous, vous avez la vie devant vous. Qu’allez-vous en faire ?
Quelle sera votre plus grande œuvre ? Quelle sera votre création la plus importante ?
Je vais vous le dire. Votre plus grande œuvre, votre création la plus importante est et sera toujours : vous-mêmes. Quel genre de personne deviendrez-vous ? Je ne parle pas du rôle que vous prendrez dans la vie. Je ne vous demande pas si vous deviendrez cow-boy, avocat, surfer, ingénieur, programmeur informatique, comptable ou ce genre de chose. Je ne fais pas non plus référence au type de voiture que vous conduirez, aux vêtements que vous porterez, ni à la maison que vous habiterez, à la personne que vous épouserez, ou au genre de famille que vous élèverez. Ce que je veux dire, c’est qu’une fois qu’on a enlevé tout ça et que vous êtes là, seul, qui serez-vous, vous ?
Quelle sera votre personnalité ; quelle force, quelle connaissance, quel caractère ; quel état émotionnel, quelle présence ; quelles qualités, quelles vertus ? Comment paraîtrez-vous ? Quelle sera votre voix ? Comment se sentira-t-on à vos côtés ? Qui serez-vous ?
Visualisez et planifiez votre plus grande œuvre
Nous planifions beaucoup de choses dans la vie. La maison que nous habitons a été construite à partir d’un plan. Quelqu’un l’a visualisée dans sa tête et l’a mise sur papier.
L’un de mes fils avait affiché la photo d’une Porshe Carrera sur le mur de sa chambre. C’est une très belle création. Les lignes et la symétrie de sa conception en font une œuvre d’art aux yeux de certains. Cette voiture a commencé quelque part, il y a un certain temps, dans la tête de quelqu’un. D’abord, quelqu’un l’a imaginée dans son esprit puis l’a mise sur papier. Quelqu’un l’a visualisée, puis des plans ont été préparés, le travail a été fait, et une voiture magnifique a été créée.
Certains d’entre vous ont attentivement planifié leur instruction. Vous avez sélectionnés vos cours avec soin au cours des années passées en vue d’admissions universitaires et de métiers et carrières correspondants.
Vous avez tous à un moment donné prévu de servir une mission, vous avez suivi un plan, et vous voilà. En tant que missionnaires, j’espère que vous planifiez également vos rendez-vous, vos activités et vos buts quotidiens et hebdomadaires.
Nous planifions beaucoup de choses dans la vie. Mais avez-vous planifié votre plus grande œuvre ? Visualisez-vous qui vous voulez devenir ? Planifiez-vous le genre de personne que vous voulez devenir ? Voyez-vous dans votre esprit qui vous voulez devenir ? Le savez-vous ?
Les options
Alors que vous considérez le genre de personne que vous voulez devenir, quels choix avez-vous ? Les options sont plus limitées que vous pourriez penser. Les voici pour la plupart, mais dans l’ensemble il s’agit d’un choix entre les qualités de la lumière ou les qualités des ténèbres. :
Voulez-vous être puissant ou faible ?
Sûr et confiant, ou craintif et anxieux ?
À l’aise avec vous-même ou arrogant et abrasif ?
Voulez-vous être rempli de lumière ou de ténèbres ?
Voulez-vous la paix intérieure, ou être en conflit avec vous-même ?
Égoïste ou généreux ?
Être influent ou inconséquent ?
Voulez-vous être libre ou esclave ?
Heureux ou misérable ?
Voulez-vous être gentil et aimant, ou méchant et cruel ?
Honnête ou malhonnête ?
Voulez-vous être miséricordieux et compréhensif, ou dur et sans merci ?
Savant ou ignorant ?
Voulez-vous être une personne de foi ou de doute et de crainte ?
Digne de confiance ou peu fiable ?
Serez-vous travailleur ou paresseux ?
Voulez-vous être joyeux ou découragé ?
Le premier de chacun de ces choix est un attribut de lumière, qui s’intègre à votre caractère quand vous choisissez de suivre le Christ.
Processus dynamique ; changement continu
En méditant la question du genre de personne que vous voulez être, vous devez comprendre le processus dynamique de la vie. Non seulement vous pouvez changer, mais en fait vous changez en permanence. Parfois les gens ne le croient pas. Ils donnent des excuses à leurs échecs et à leurs faiblesses en disant : « Je suis comme je suis. » ; « Je suis impatient, c’est mon tempérament ». « Je ne peux pas me lever le matin. Je suis comme ça. » « C’est ma nature. » Ou encore : « Je suis juste timide. C’est tout. C’est comme ça que je suis. » « Je ne suis pas vraiment quelqu’un de spirituel. »
Croire que les faiblesses et manquements de votre caractère sont immuables revient à rejeter la vérité centrale du plan de salut. Vous n’êtes pas fait de pierre. Non seulement vous pouvez changer, mais en fait vous changez en permanence. Vous êtes un être dynamique, changeant, en constante évolution. Vous changez en permanence. Vous ne restez jamais le même. Vous n’êtes jamais immobile.
Vous êtes présentement la somme totale de ce que vous avez pensé, dit, vu, entendu, et fait. Ce que vous dites, voyez, pensez, entendez, faites, vous amène à changer_pour le bien ou pour le mal ; pour devenir plus faible ou plus fort ; pour internaliser soit les qualités de la lumière ou celles des ténèbres. Vous êtes responsable de qui vous êtes et de qui vous deviendrez.
Quelle sorte d’hommes devriez-vous être ?
Savez-vous quel genre de personne vous voulez devenir ? Voyez-vous dans votre esprit qui vous voulez devenir ? Le savez-vous ? Jésus a posé une question semblable : « Quelle sorte d’hommes devriez-vous être ? À cette occasion particulière, il s’adressait à ses disciples Néphites et donc a employé le genre masculin, mais la question s’applique à nous tous et donc il vous demande : « Quel genre d’hommes et de femmes devez-vous être ? » Puis, répondant à sa propre question, il a dit : « Tels que je suis ».
Jésus-Christ n’est pas seulement venu expier nos péchés ; Il est aussi venu nous montrer le chemin. Il est le Chemin. Non seulement vous pouvez devenir comme lui, mais tout est fait en votre faveur dans ce sens.
Pensez à cette vie comme à un sentier sur lequel vous êtes constamment en mouvement. Quand vous avancez, vous incorporez les qualités de Dieu. Quand vous reculez, vous incorporez les qualités de Satan.
Tous les défis que vous affrontez, toutes les choses dures que vous confrontez, toutes les choses mauvaises qui vous arrivent, toutes les injustices, toutes les tristesses, tragédies, déceptions et les peines, les tentations et l’opposition arrivent dans un but et un seul : vous donner l’occasion d'y répondre en appliquant les enseignements de Jésus. En le faisant vous changez pour devenir davantage comme il est.
Si l’occasion ne vous était jamais donnée de gagner quelque chose en étant malhonnête, comme de la reconnaissance, ou de l’argent, ou une meilleure note, ou l’évitement d’une punition ou la honte, vous ne pourriez jamais développer l’intégrité. Si personne ne vous offensait jamais, vous ne pourriez jamais apprendre à pardonner ou à intérioriser la miséricorde. Si vous n’étiez jamais exaspéré par le comportement agaçant, ou les échecs répétés de quelqu’un d’autre, vous ne pourriez jamais devenir patients. Si vous n’étiez jamais sujets aux appétits et passions du corps physique, pour la nourriture, l’eau ou la satisfaction sexuelle, vous ne pourriez pas développer la maîtrise de soi. Sans opposition le plan serait frustré, vous ne pourriez pas progresser et le but de la vie serait inatteignable.
Bref, en choisissant de suivre le Christ vous avancez et assimilez les attributs de la lumière ; quand vous ne le faites pas vous reculez et acquérez les attributs des ténèbres.
Pouvez-vous voir, avez-vous vu, qui vous voulez devenir ? Que se passera-t-il si vous ne planifiez pas ? Qu’arrivera-t-il si vous ne visualisez pas qui vous voulez devenir ?
Il y a deux manières d’évoluer : délibérément et accidentellement. Vous pouvez soit décider de la personne que vous voulez devenir et consciemment travailler dans ce sens, ou vous pouvez suivre le courant et devenir ce que la vie et la société feront de vous que ce soit selon ce qui est populaire ou à la mode, ou simplement plus facile. Mais quoi que vous deveniez accidentellement, ce sera loin de la pleine mesure de votre potentiel. Vous deviendrez une personne "moyenne" [et ce n'est pas ce pour quoi vous avez été créés!].
Il y a quatre sortes de missionnaires. La voie du Quatrième Missionnaire est la seule manière de devenir comme Jésus-Christ. C’est le seul chemin vers la lumière, l’intelligence, la force, la capacité, la paix, la satisfaction, la grâce, la connaissance, le pouvoir, le bonheur, la miséricorde, la joie, et toutes les autres bonnes choses.
3. Le Premier Missionnaire
a. Caractéristiques
Désobéissant
Le Premier Missionnaire est désobéissant. Il ne respecte pas les commandements de Dieu, encore moins les règles missionnaires.
Il fait ce dont il a envie
Il fait généralement ce qu’il a envie de faire. Il aime se sentir indépendant et fait les choses à sa façon. Il pense que les missionnaires obéissants sont faibles. Il se voit comme une sorte de rebelle, comme un penseur libre, et aime penser qu’il n’est pas comme les autres [missionnaires].
b. Conséquences
Est renvoyé chez lui ou rentre chez lui à sa propre requête
Le Premier Missionnaire ne termine pas sa mission. Il échoue. Soit il est renvoyé chez lui cause de sa désobéissance, soit il rentre à sa propre requête.
Le bien qu’il aurait pu accomplir est laissé irréalisé.
Le bien que ce missionnaire aurait pu accomplir n’est pas réalisé, en tout cas pas par lui. Le fruit de son service n’est pas récolté, ou du moins pas par lui. Les personnes qui auraient pu être changées ne le sont pas, ou du moins pas grâce à lui.
Abandonne le développement personnel qui aurait pu avoir lieu
Souvenez-vous que je vous ai demandé de penser à cette vie comme à un chemin sur lequel on n’est jamais immobile. En allant de l’avant, vous incorporez les caractéristiques et les qualités de Dieu. En reculant vous acquérez les qualités de Satan. Le premier missionnaire recule. Il va dans la mauvaise direction. Il abandonne la lumière, la connaissance, la force, l’intelligence et les vertus qui auraient pu être les siennes, et développe à la place les qualités des ténèbres.
La honte
Il peut s’imaginer que la belle vie l’attend au retour, mais quand il rentre chez lui seul le regret l’accueille.
Sa foi est entravée
Le Premier Missionnaire ne peut pas avoir la foi. Dans les Discours sur la Foi, Joseph Smith a enseigné que trois choses sont nécessaires pour qu’une personne puisse puiser dans sa vie le pouvoir qu’on appelle la foi. « D’abord, l’idée que Dieu existe effectivement. Deuxièmement, une idée correcte de Son caractère, Ses perfections et attributs. Troisièmement, une connaissance réelle que la vie que l’on mène est en accord avec Sa volonté. »
Le Premier Missionnaire ne peut pas avoir la foi parce que même s’il croit correctement en Dieu, il ne peut pas croire en lui-même. Il ne peut pas « savoir que la vie qu’il mène est en accord avec la volonté de Dieu » parce que ce n’est pas le cas. En conséquence il ne peut pas plus exercer de foi que Laman et Lémuel.
C’est la raison pour laquelle lorsque Néphi a demandé à Laman et Lémuel s’ils avaient interrogé le Seigneur, ils ont répondu : « Non, car le Seigneur ne nous révèle rien de la sorte. » (2 Néphi 15:8-9). Vous savez quoi ? Ils avaient raison. Ce n’est pas que le Seigneur avait refusé, mais plutôt qu’ils n’avaient pas la foi nécessaire pour obtenir une réponse parce qu’ils ne savaient pas et ne pouvaient pas savoir que la vie qu’ils menaient plaisait à Dieu, parce que ce n’était pas le cas. Ils évoluaient dans la mauvaise direction.
Le Premier Missionnaire ne peut pas avoir la foi, pas parce qu’il ne croit pas en Dieu, mais plutôt parce qu’il ne peut pas croire en lui-même.
Ne trouve pas sa place. Devient inactif ou est « actif » sans être productif dans l’église.
Quand ce missionnaire rentre chez lui, il ne se sent pas à l’aise ou à sa place. Il lui est difficile de rester actif dans l’Église. À chaque réunion de Ste-Cène où un futur missionnaire/missionnaire de retour rend son témoignage, il se rappelle de son échec, qui le hante. Il a l’impression ne ne pas être à la hauteur, et qu’il ne le sera jamais. Typiquement il devient inactif, ou est relativement improductif dans son engagement dans l’Église à cause de son manque de foi ; parce qu’il ne croit pas en lui-même.
4. Le Deuxième Missionnaire
a. Caractéristiques
Désobéissant
Comme le Premier, le Deuxième Missionnaire est désobéissant. Il ne suit ni les commandements, ni les règles de la mission.
Il fait ce dont il a envie
Il fait aussi ce dont il a envie.
Il sert sa mission jusqu’à la fin.
Bien que le Deuxième Missionnaire soit désobéissant, il réussit à aller au bout de sa mission sans être renvoyé chez lui ou sans rentrer à sa requête.
b. Conséquences
Le bien qu’il aurait pu accomplir n’est pas réalisé.
Ce missionnaire n’est pas efficace ; en fait il est contre-productif. Le bien qu’aurait pu accomplir ce missionnaire n’est pas réalisé parce qu’il n’est pas digne de la compagnie du Saint-Esprit, sans lequel il ne peut accomplir aucun bien. Le fruit de son service n’est pas récolté, ou du moins pas par lui. Les personnes qui auraient pu être changées ne le sont pas, ou du moins pas grâce à lui.
Abandonne le développement personnel qu’il aurait pu vivre
Comme le Premier, le Deuxième Missionnaire va à reculons. Il évolue sottement dans la mauvaise direction. Il renonce sottement à la lumière, la connaissance, la force, l'intelligence et les vertus qui auraient pu être les siennes, et assimile au contraire les qualités des ténèbres.
Regret
Bien que le Deuxième Missionnaire termine sa mission, il échoue autant que le Premier. Certes, il n’affronte pas le regard des autres comme le Premier Missionnaire, mais il a honte dans son coeur. Il regarde en arrière avec regret, quand il contemple ses deux ans de service. Le regret est l’héritage de sa mission, qu’il reçoit en échange de deux ans de sa vie.
Foi entravée
Le Deuxième Missionnaire ne peut pas plus que le Premier avoir la foi. Il ne peut pas « savoir que sa vie est en accord avec la volonté de Dieu » parce que ce n’est pas le cas.
Si vous ne faîtes pas ce que le Seigneur attend de vous, vous ne pourrez pas croire en vous-mêmes, vous ne pourrez pas croire que vous êtes dignes de recevoir l’aide et la direction de Dieu dans votre vie. Vous ne pourrez avoir la foi d’attirer les bénédictions des cieux dans votre vie.
Le Deuxième Missionnaire n’a pas la foi. Pas parce qu’il ne croit pas en Dieu, mais parce qu’il ne croit pas en lui-même.
La misère
Le Deuxième Missionnaire est misérable. Comme Alma l’a enseigné à son fils Corianton, « ...la méchanceté n’a jamais été le bonheur ». (Alma 41:10) Ni maintenant ni jamais. Le Deuxième Missionnaire est misérable et le sera toujours, jusqu’à ce qu’il décide de se retourner pour marcher dans la direction opposée.
Ne retire aucun profit de sa mission
Ce missionnaire réalise peu de bien et ne profite pas de sa mission même s’il y reste jusqu’à la fin. C’est un boulet pour ses compagnons et les autres missionnaires qui l’entourent. Il perd son temps et fait perdre le leur à ceux qui doivent s’occuper de lui. Le Premier et le Deuxième Missionnaires sont à la foi ceux qui requièrent le plus le temps et l’attention des présidents et autres dirigeants de la mission et ceux qui en bénéficient le moins.
5. Le Troisième Missionnaire
a. Caractéristiques
Obéissant et digne
Le Troisième Missionnaire est obéissant et fidèle. Il est digne.
Fait son devoir, sert fidèlement, mais retient son coeur
Parmi ceux qui sont obéissants, il y a deux manières de vivre l’Evangile, ou de servir dans l’Église : la manière difficile et la manière facile. Ces deux manières sont représentées par le Troisième et le Quatrième Missionnaires. La voie du Quatrième Missionnaire est, au final, la plus facile.
La manière difficile est la voie du Troisième Missionnaire. Il vit l’Evangile, sert dans l’Église, en serrant les dents, le sourire aux lèvres et en se faisant violence. Il est obéissant et fait ce qu’il est censé faire. Il fait son devoir. Il coche toutes les cases et tout à la fin, il s’occupe de ce dont il a envie. C’est ça, le Troisième Missionnaire.
Le Seigneur a exhorté : « C’est pourquoi, ô vous qui vous embarquez dans le service de Dieu, veillez à le servir de tout votre coeur, de tout votre pouvoir, de tout votre esprit et de toutes vos forces, afin d’être innocents devant Dieu au dernier jour. » (DA 4:2) Le Troisième Missionnaire sert avec son pouvoir et sa force mais il retient son esprit et son coeur.
Il fait la volonté de Dieu, mais voudrait suivre sa propre volonté
Le Troisième Missionnaire fait ce qui est attendu de lui, mais il n’aime pas ça, parce qu’il veut terminer ce qu’il est supposé faire, pour passer à ce qui lui plaît. Il fait ce que le Seigneur veut qu’il fasse, mais dans son coeur il reste concentré sur ce qu’il voudrait faire. Dans sa tête et dans son coeur, il se retient. Dans sa tête et dans son coeur, il n’est pas authentique. Il est en conflit. Il est frustré de ce que l’Évangile et l’Église l’appellent constamment à faire des choses qu’il n’a pas envie de faire. Il est en conflit permanent, tendu entre ce qu’il veut faire et ce que le Seigneur veut qu’il fasse. La lutte est constante entre l’homme naturel et sa nature divine. Il donne son temps, et met à l’oeuvre son énergie et ses talents, mais il ne se donne pas lui-même, il ne donne pas son coeur ou sa tête.
Sacrifie sa volonté pour celle du Seigneur
Le Troisième Missionnaire fait admirablement le sacrifice de sa propre volonté pour servir celle du Seigneur.
Mesure son succès en se comparant aux autres
Ce missionnaire mesure généralement son succès par le reconnaissance obtenue et en comparant ses performances à celles des autres, il peut s’efforcer d’être le meilleur missionnaire de la mission, meilleur que tout le monde, mais il peut se demander pourquoi les gens ne reconnaissent (ou ne récompensent) pas davantage son service et ses sacrifices.
b. Conséquences
Fait beaucoup de bien, produit beaucoup de fruits
Le Troisième Missionnaire réussit si on considère la transformation qui se déroule dans la vie d’autres personnes. À travers son service et ses sacrifices, le Seigneur accomplit Ses desseins et des vies sont changées. Des personnes sont baptisées suite à ses efforts.
Jouit de la compagnie de l’Esprit
Il est béni par la compagnie du St-Esprit de sorte que les autres sont bénis autour de lui. Il reçoit l’Esprit pour trouver et enseigner ceux qui sont prêts à accepter l’Evangile avec conviction et pouvoir . Mais bien qu’il reçoive du pouvoir pour bénir les autres, ce même Esprit ne l’affecte pas et ne le change pas personnellement.
Change son comportement
Même si le Troisième Missionnaire change son comportement, son caractère et sa nature ne changent pas. Il adapte son comportement aux règles de la mission et aux commandements de Dieu. Sa nature ou son caractère, en revanche, ne sont pas changés pour devenir davantage comme le Sauveur.
Frustration. Insatisfaction.
Bien que le Troisième Missionnaire soit obéissant, il est frustré, insatisfait et parfois plein de ressentiments à cause du conflit interne entre ce qu’il a envie de faire et ce qu’il est supposé faire.
Il est comme une personne, décrite par l’auteur chrétien C.S. Lewis, qui est honnête et paie ses impôts en espérant qu’il lui restera suffisamment d’argent par la suite pour le dépenser comme il lui plaira.
« Tant que nous pensons de cette façon, il est probable que nous arrivions à l’un ou l’autre (ou les deux) des résultats suivants. Soit nous finissons par laisser tomber et cessons d’essayer d’être bons, ou alors nous devenons très malheureux. » En effet, ne vous y trompez pas : si vous allez réellement vous efforcer de satisfaire à toutes les exigences tenues à l’égard de l’être naturel, il ne vous en restera pas suffisamment pour vivre avec. Plus l’on obéit à sa conscience, plus la conscience est exigeante. Et notre part naturelle, qui ainsi se trouve affamée et entravée et s’inquiète à chaque virage, n’en est que plus frustrée et en colère. Au final vous arrêterez de vous efforcer d’être bon, ou vous deviendrez l’une de ces personnes qui comme elles disent « vivent pour les autres », mais toujours en grommelant d’insatisfaction_en vous demandant toujours pourquoi les autres ne le remarquent pas davantage et en faisant de vous-même un martyr. » (Mere Christianity, C.S. Lewis, p. 167).
La satisfaction, la paix intérieure et le bonheur sont juste hors de portée du Troisième Missionnaire. Alors même qu’il travaille fidèlement, il pense et souhaite que les choses puissent être comme elles l’étaient, à surfer sur la neige ou les vagues, ou avec ses amis, ou sa petite amie, ou au volant de sa voiture à la maison, au lieu de faire du porte à porte dans une rue brûlante et poussiéreuse à trois heures de l’après-midi. Il ne se rend pas compte que les choses ne peuvent pas, et ne seront jamais comme elles l’étaient auparavant. La vie est toujours changeante, elle ne reste jamais la même. Alors qu’il œuvre diligemment, le Troisième Missionnaire pense qu’il sera heureux quand il sera muté, ou qu’il aura un nouveau compagnon, ou le jour de préparation, ou quand il sera Senior Companion, ou chef de district, ou particulièrement quand il aura fini sa mission et rentrera chez lui. Il pense qu’il sera heureux quand il aura fait ce qui est attendu de lui et pourra enfin faire ce qu’il a envie de faire depuis le début. Il ne se rend pas compte qu’il choisit en fait de ne jamais être heureux.
Ne bénéficie pas personnellement de sa mission.
C’est le coeur de ce discours. C’est ce que vous devez comprendre. Alors même que le Troisième Missionnaire accomplit beaucoup de bien, le bien qu’il accomplit ne lui profite pas personnellement.
Comment est-ce possible ? Ce curieux phénomène, de ne pas profiter personnellement de son service et de ses sacrifices, est décrit dans certains des passages d’écritures les plus beaux et les plus profonds.
Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit.
Et quand j’aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j’aurais même toute la foi jusqu’à transporter des montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien.
Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, si je n’ai pas la charité, cela ne me sert de rien. (1 Corinthiens 13:1-3)
Ces magnifiques passages d’écriture semblent dire que même si une personne a de grandes capacités, dons et talents, le don de l’éloquence, le don de prophétie, les dons de la connaissance et de la foi, si malgré tout son coeur n’est pas à la bonne place, s’il n’a pas la charité, il n’est rien.
Moïse a vu Dieu face à face, a fait l’expérience de la présence divine, a vu l’oeuvre des mains de Dieu, a ressenti et a été témoin de Sa grandeur et de Sa gloire, et quand ça s’est terminé, il a dit : « À cause de cela, je sais que l’homme n’est rien, ce que je n’avais jamais supposé. » (Moïse 1:10) Se pourrait-il qu’en comparaison de la grandeur et de la gloire de Dieu, Moïse a vu que l’homme dans sa faiblesse n’est rien ?
Mormon a décrit cette même condition d’esprit quand il a décrit beaucoup des Néphites qui vivaient à l’époque de la naissance du Sauveur :
Voici, ils ne désirent pas que le Seigneur, leur Dieu, qui les a créés , gouverne et règne sur eux ; malgré sa grande bonté et sa miséricorde à leur égard, ils méprisent ses recommandations, et ils ne veulent pas qu’il soit leur guide.
Oh ! comme il est grand le néant des enfants des hommes ; oui, ils sont moins que la poussière de la terre. (Hélaman 12 : 6-7)
Ammon a dit :
« ...Oui, je sais que je ne suis rien ; pour ce qui est de ma force, je suis faible ; c’est pourquoi je ne me vanterai pas de moi-même, mais je me vanterai de mon Dieu, car, avec sa force, je peux tout faire... » (Alma 26:12)
Le Seigneur a aussi révélé à Joseph Smith que sans la foi, l’espérance et la charité nous ne pouvons rien faire.
« Et si vous n’avez pas la foi, l’espérance et la charité, vous ne pouvez rien faire. » (DA 18:19)
De manière générale et plus importante, ces versets de Corinthiens qui parlent de « charité » disent que même si vous donnez tous vos biens pour nourrir les pauvres, même si vous donnez votre corps pour être brûlé, sacrifiez votre vie pour la vérité, si votre coeur n’est pas à la bonne place, cela ne vous profite en rien. Du bien sera accompli, les pauvres seront nourris, la vérité défendue, mais le bien que vous faites ne vous fera aucun bien, à moins que votre coeur soit droit, et que vous ayez la charité.
Je pense que personne n’a enseigné cette vérité plus clairement que Mormon quand il a dit :
Car voici, Dieu a dit qu’un homme méchant ne peut pas faire ce qui est bien ; car s’il offre un don, ou prie Dieu, s’il ne le fait pas avec une intention réelle, cela ne lui profite en rien.
Car voici, cela ne lui est pas imputé comme justice.
Car voici, si un homme méchant fait un don, il le fait à contrecœur ; c’est pourquoi, cela lui est imputé comme s’il avait retenu le don ; c’est pourquoi, il est imputé comme mauvais devant Dieu.
Et de même aussi cela est imputé comme mal à un homme, s’il prie et ne le fait pas avec une intention réelle du cœur ; oui, et cela ne lui profite en rien, car Dieu ne reçoit aucun de ceux-là. (Moroni 7:6-9 ; voir aussi Moroni 10:4)
Quelles nouvelles décourageantes ! Comment est-ce possible ? Ce n’est sûrement pas vrai. Ne serons-nous pas jugés selon nos œuvres, et si nos œuvres sont bonnes, les bénédictions ne pleuvront-elles pas sur nous ? N’est-ce pas un tenant élémentaire de l’évangile ?
Les réponses à ces questions se trouvent dans la compréhension de ce que signifie « profiter » de nos œuvres et quelle est la bénédiction centrale de notre expérience mortelle.
Le but et la bénédiction centrale de la mortalité est le changement. C’est de changer pour devenir davantage comme Jésus-Christ. C’est d’incorporer les qualités de Son caractère dans le nôtre. C’est de progresser d’un degré d’intelligence et de capacité vers le suivant, et de là au suivant, jusqu’à voir Dieu face à face et Le connaître comme Il nous connaît.
Prenez vos Ecritures, par exemple...Rien de tout ça ne fait beaucoup de différence à moins que ça n’entre en vous. Tout ça [les Écritures] n’est qu’un ensemble de signes sur des bouts de papier reliés dans du cuir ; ça n’a aucune valeur intrinsèque, à moins que ça ne devienne...vous. Le but et la bénédiction essentielle de la vie et d’être changé pour devenir davantage comme le Seigneur et de réaliser la pleine mesure de son potentiel divin.
Ce processus de changement, d’évolution, de devenir, est l’objectif de l’évangile. Le changement est le dessein de la foi en Christ, du repentir et du baptême. Le changement rédempteur vient par le pouvoir du Saint-Esprit. Mais il ne vient que si et quand votre coeur est droit , à la bonne place. Il ne vient que si vous ne luttez pas contre Dieu. Il ne vient que si vous soumettez inconditionnellement votre volonté à celle du Seigneur.
Peut-être plus que n’importe qui, Alma avait beaucoup à dire au sujet de la relation entre le coeur, les bonnes œuvres, et la prospérité. Alma a expliqué à son fils Corianton ce qu’il a appelé la « loi de la restauration ». Il a dit que si nos œuvres sont bonnes et que nos désirs sont bons, nous serons « restaurés à ce qui est bon », ou en d’autres termes nous en « profiterons » comme le dit Paul, ou nous tirerons bénéfice du bien accompli.
Et il est requis, par la justice de Dieu, que les hommes soient jugés selon leurs œuvres ; et si leurs œuvres ont été bonnes dans cette vie, et que les désirs de leur cœur ont été bons, qu’ils soient rendus aussi au dernier jour à ce qui est bon.
Et si leurs œuvres sont mauvaises, elles leur seront rendues pour le mal. C’est pourquoi, tout sera rendu à son ordre propre, chaque chose à sa forme naturelle — la mortalité ressuscitée à l’immortalité, la corruption à l’incorruptibilité — ressuscitée pour le bonheur sans fin, pour hériter le royaume de Dieu, ou pour la misère sans fin, pour hériter le royaume du diable, l’un d’un côté, l’autre de l’autre —
l’un ressuscité pour le bonheur, selon son désir de bonheur, ou pour le bien, selon son désir de bien ; et l’autre pour le mal, selon son désir de mal ; car, comme il a désiré faire le mal tout le jour, de même sa récompense sera le mal lorsque viendra la nuit.
Et ainsi en est-il de l’autre côté. S’il s’est repenti de ses péchés et a désiré la justice jusqu’à la fin de ses jours, de même sa récompense sera la justice. (Alma 41:3-6)
Alma a encore dit :
Je ne devrais pas perturber, dans mon désir, le ferme décret d’un Dieu juste, car je sais qu’il accorde aux hommes selon leur désir, que ce soit pour la mort ou pour la vie ; oui, je sais qu’il assigne aux hommes, oui, décrète pour eux des décrets qui sont inaltérables, selon leur volonté, qu’ils soient pour le salut ou pour la destruction.
Oui, et je sais que le bien et le mal sont présents devant tous les hommes ; celui qui ne connaît pas la différence entre le bien et le mal est innocent ; mais à celui qui connaît le bien et le mal, il est donné selon son désir, qu’il désire le bien ou le mal, la vie ou la mort, la joie ou le remords de conscience. (Alma 29:4-5)
Alma dit essentiellement que nous aurons ce que nous voudrons. Si nous voulons un potage de lentilles, alors c’est tout ce que nous aurons. Si nous voulons la lumière, l’intelligence, la force, la capacité, la paix, la satisfaction, la grâce, la connaissance, le pouvoir, le bonheur, la miséricorde, la joie et toute autre bonne chose, nous pouvons les avoir aussi. Ça dépend de vous. Tout ce que vous voudrez.
Vous ne pourrez pas être changés spirituellement contre votre volonté. C’est contraire au libre arbitre. C’est aussi contraire à la nature des choses. Ça ne peut tout simplement pas arriver.
Alma a aussi dit à Corianton :
Et maintenant, mon fils, tous les hommes qui sont dans un état naturel, ou, dirais-je, dans un état charnel,[…] ils sont dans un état contraire à la nature du bonheur.
Et maintenant voici, la signification du mot restauration est-elle de prendre une chose d’un état naturel et de la mettre dans un état non naturel, ou de la placer dans un état opposé à sa nature ?
Ne vous méprenez pas sur le langage d’Alma. Ne vous méprenez pas sur son utilisation du terme « nature ». N’allez pas penser que « nature » signifie comme vous êtes maintenant et pour toujours. Ce serait une doctrine vicieuse et fausse, contraire à la vraie doctrine de l’espérance. La vérité est que notre nature peut changer. C’est de ça qu’il s’agit. Vous pouvez permettre au Seigneur de changer votre nature en vous donnant à Lui et à Son œuvre. Il ne peut pas travailler ce qui n’est pas à Lui, et Il ne peut pas vous avoir, à moins que vous ne vous donniez à Lui.
Comme le dit Alma, le bonheur est le produit d’oeuvres justes et de désirs justes, désirer faire ce que le Seigneur voudrait que vous fassiez. Si vous préféreriez secrètement et sincèrement faire ce que vous voulez plutôt que ce que le Seigneur veut pour vous, vous ne serez pas heureux, et ne tirerez pas profit même de vos bonnes œuvres parce que vous serez dans « un état contraire à la nature du bonheur ». Vous ne pouvez pas être dans un état de bonheur, que ce soit maintenant ou dans les éternités, sans désirer faire les choses qui mènent au bonheur, même si vous faites ces choses. Je répète : vous ne pouvez pas être heureux sans désirer faire les choses qui mènent au bonheur, même si vous faites ces choses.
Mormon a noté qu’à l’époque d’ Hélaman et de ses fils Néphi et Léhi, concernant la partie la plus humble du peuple :
...ils jeûnaient et priaient souvent, et devenaient de plus en plus forts dans leur humilité, et de plus en plus fermes dans la foi au Christ, au point que cela leur remplissait l’âme de joie et de consolation, oui, au point que cela leur purifiait et leur sanctifiait le cœur, sanctificationqui venait de ce qu’ils avaient livré leur cœur à Dieu. (Hélaman 3:35)
Comprenez-vous l’importance des désirs de votre coeur ? Vous pouvez être en train de faire exactement les choses qui devraient mener au bonheur, mais si vous les combattez tout le temps de l’intérieur, si vous êtes constamment à souhaiter, à espérer, à vouloir faire vos trucs à vous, vous ne serez pas heureux, parce que votre état personnel, votre état d’esprit, ne seront pas inducteurs de bonheur. Votre état d’esprit sera contraire à la nature du bonheur, et il en sera pour vous comme si vous n’aviez pas fait ces bonnes choses du tout.
Votre monde est dans votre tête. Mettez votre tête en place, et votre coeur suivra, et vous serez bien.
Un autre exemple du même principe se trouve à la section 58 des Doctrine et Alliances, au verset 29 :
Mais celui qui ne fait rien tant qu’on ne le lui a pas commandé et qui reçoit un commandement le cœur indécis et le garde avec paresse, celui-là est damné.
Encore une fois, on pourrait penser que c’est étrange. On a là une personne qui fait ce qui lui est commandé de faire. Elle est obéissante, et pourtant elle est damnée. Pourquoi ? Principalement parce que son coeur n’est pas droit. Elle pense que sa manière de faire est la meilleure, entretient le doute dans son coeur, et est damnée. Est-ce que « damnée » signifie condamnée à l’enfer ? Non, mais que cette personne ne progresse pas. Elle n’est pas changée pour devenir davantage comme le Seigneur parce que son coeur n’est pas droit. Comme l’a dit Paul, ses bonnes œuvres « ne lui [servent] de rien ».
Dans le même style Paul a aussi enseigné dans 2 Corinthiens 9:6 -7:
Sachez-le, celui qui sème peu moissonnera peu, et celui qui sème abondamment moissonnera abondamment.
Que chacun donne comme il l’a résolu en son coeur, sans tristesse ni contrainte ; car Dieu aime celui qui donne avec joie.
Je me rappelle de la première fois que j’ai lu cette Écriture. Je pense que ç’avait été une mauvaise journée, ou pire, mon coeur n’était probablement pas à la bonne place. Je me rappelle avoir pensé : « Zut, ce n’est encore pas assez que je donne, donne, et redonne, il faut aussi que je le fasse avec le sourire, sinon ce n’est pas bon ? Et ensuite ? Que je donne tout mon sang ?» C’est comme ça que pense le Missionnaire N°3. Avec de la rancune.
Pourquoi Dieu aime-t-il ceux qui donnent avec joie, et pourquoi veut-il que nous devenions ce genre de personne ? Est-ce parce qu’il ne veut pas de râleurs dans sa maison ? Non, ce n’est pas qu’il veuille d’une maison pleine de campeurs heureux. C’est plutôt qu’on ne peut être changé pour devenir comme lui contre notre volonté.
C’est sans surprise que le Premier et le Deuxième Missionnaires, qui sont désobéissants, ne sont pas changés. Il n’est pas surprenant qu’ils n’incorporent pas les qualités de la divinité dans leur caractère. Mais ça peut surprendre, voire perturber, que le Troisième Missionnaire ne change pas non plus. Après tout il est fidèle et obéissant. Le Troisième Missionnaire est vaillant et fait beaucoup de bien. Mais comprenez-vous que dans son esprit et dans son coeur il lutte contre Dieu, comme les deux premiers ?
Ce n’est pas que Dieu retienne la grande bénédiction du changement du Premier, du Deuxième et du Troisième Missionnaires. C’est plutôt qu’ils refusent de l’accepter. Ils ne peuvent pas être changés spirituellement contre leur volonté. C’est contraire à la loi du libre arbitre, du libre choix.
Alma a aussi dit à Corianton que nous pouvons venir prendre des eaux de la vie gratuitement et être satisfaits si nous le voulons mais que nous ne serons pas forcés à boire si nous ne le voulons pas.
« C’est pourquoi, ô mon fils, quiconque veut venir, peut venir prendre des eaux de la vie gratuitement ; et quiconque ne veut pas venir, celui-là n’est pas forcé de venir... » Alma 42:27
Tout dépend de vous. Vous ne pouvez pas être changé pour devenir comme Dieu si vous combattez Dieu dans votre coeur; si au fond de vous vous résistez, vous lui en voulez, et vous restez attachés à ce que vous préféreriez.
Reçoit peu ou pas de connaissance
Alma a aussi dit que ceux qui s’endurcissent le coeur apprennent peu :
Et ceux qui s’endurcissent le cœur, la plus petite partie de la parole leur est donnée, jusqu’à ce qu’ils ne connaissent rien de ses mystères ; et ensuite, ils sont faits captifs par le diable, et entraînés par sa volonté sur la pente de la destruction. Voilà ce que l’on entend par les chaînes de l’enfer. Alma 12:11
Bien que le Troisième Missionnaire fasse la volonté du Seigneur, son coeur est endurci contre elle. Au final il apprend peu. Ce n’est pas nécessairement que Dieu retienne la connaissance du Troisième Missionnaire, c’est plutôt que tant qu’il lutte contre le Seigneur dans son coeur, il n’est pas en condition de la recevoir.
6. Le Quatrième Missionnaire
a. Caractéristiques.
Note : Alors que nous commençons à parler des différences entre le Quatrième Missionnaire et les autres il est important que vous ne le mettiez pas sur un piédestal. Il est important que vous ne l’imaginiez pas comme étant presque parfait, quasiment exalté. Il est important que vous ne pensiez pas que les qualités de ce missionnaire sont hors de votre portée. Il est absolument critique que chacun de vous sache qu’il peut être le Quatrième Missionnaire. En fait, la voie du Quatrième Missionnaire est la plus facile, tout considéré.
Il n’est pas parfait. Il a des faiblesses. Il lutte, et a des moments de tristesse, de déception, et de découragement. Il ressemble beaucoup au Troisième Missionnaire. Il n’y a réellement qu’une petite différence entre les deux. Mais bien que la différence soit légère, les conséquences sont énormes.
Quelles sont les caractéristiques du Quatrième Missionnaire ?
Obéissant et digne
Comme le Troisième Missionnaire, il est obéissant et digne.
Reddition totale et inconditionnelle
Contrairement au Troisième Missionnaire, la voie du Quatrième Missionnaire est ce que j’appelle la « reddition inconditionnelle ». En plus de donner son temps, ses talents et son énergie au Seigneur, le Quatrième Missionnaire se donne lui-même. Il donne sa volonté au Seigneur. Il soumet tous ses désirs, ses rêves, ses aspirations au Seigneur. Dans son coeur et son esprit il renonce à ce qu’il aurait envie de faire. Il veut faire la volonté de Dieu.
C.S Lewis exprime ainsi l’invitation du Seigneur :
« Donne-moi tout. Je ne veux pas tant ton temps, tant de tes talents, tant de ton argent, et tant de ton travail : je te veux, toi. En entier. Je ne suis pas venu pour tourmenter ou frustrer l’homme naturel, mais pour le tuer. Aucune demi-mesure ne fera l’affaire. Je ne veux pas simplement élaguer une branche ici et une autre là ; je veux plutôt enlever l’arbre tout entier. Donne-moi tout, l’ensemble complet, tous tes désirs, tous tes besoins, tes aspirations et tes rêves. Donne-les moi tous, donne toi à moi, et je ferai de toi une nouvelle créature à mon image. Donne-toi à moi, et en échange je me donnerai à toi. Ma volonté deviendra ta volonté. Mon coeur deviendra ton coeur. » (Mere Christianity, CS Lewis, p167)
Soyons clairs, je ne parle pas seulement d’abandonner les désirs mauvais, mais bien tous vos désirs, tous vos besoins, aspirations rêves, qu’ils soient bons ou mauvais. Par exemple, je désire subvenir aux besoins de ma famille ; je désire être avec mes fils quand ils se marieront ; je voudrais être avec mes parents pendant leurs dernières années ; j’aime l’alpinisme ; je veux faire l’ascension du Mont Rainier ; j’aime le ski et le ski nautique ; j’aime être avec ma famille ; j’aime être consultant du collège des prêtres ; mais je suis appelé à servir en mission. Toutes ces choses sont des bons désirs. Vous en avez d’autres, aussi bons ou meilleurs. Le Troisième Missionnaire abandonne toutes ces choses. Le Quatrième Missionnaire y renonce aussi dans son coeur. Ils sont vaincus et engloutis par son désir prédominant de servir le Seigneur.
Cela ne signifie pas que le Quatrième Missionnaire abandonne tous ses rêves. Ça ne veut pas dire que le seul chemin viable est qu’il serve une mission et enseigne le séminaire tout le reste de sa vie, bien que ce soit une noble profession. Il pourra toujours aller à l’université et devenir médecin. Il pourra toujours perfectionner un salto arrière sur son snowboard ; il pourra toujours jouer dans une équipe athlétique universitaire ; il pourra toujours rentrer et épouser sa petite amie… Mais pas maintenant. Tous ces projets, ces aspirations, rêves et désirs, il les range dans des boîtes et les met sur une étagère dans son armoire avec ses vêtements et ses affaires, chez lui. Quand il rentrera il défera toutes les boîtes. Il verra qu’il ne voudra plus de certains vêtements, et les donnera. Il se rendra compte aussi en défaisant les boîtes de ses désirs, ses envies, ses aspirations, qu’il y en aura dont il ne voudra plus non plus.
De même que pour toute bonne chose, Jésus a montré la voie du Quatrième Missionnaire.
Puis, ayant fait quelques pas en avant, il se jeta sur sa face, et pria ainsi : Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. Matthieu 26:39
Jésus leur dit : Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, et d’accomplir son oeuvre. Jean 4:34
Je ne puis rien faire de moi-même : selon que j’entends, je juge ; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. Jean 5:30
car suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. Jean 6:38
Voici,je vous ai donné mon Évangile, et ceci est l’Évangile que je vous ai donné : que je suis venu au monde pour faire la volonté de mon Père, parce que mon Père m’a envoyé. 3 Néphi 27:13
Ainsi, la manière du Seigneur est, tous comptes faits, la plus facile. Il est plus facile de se donner à Lui, de soumettre sa volonté à la Sienne, que de le combattre intérieurement.
Il est plus facile de se donner à Lui que de lutter coeur et âme entre ce que l’on veut et ce que veut le Seigneur, entre l’homme naturel et la nature divine.
Ne paniquez pas. N’allez pas croire que je suis en train de vous enseigner une espèce de grande loi supérieure que seuls les élus parmi les élus peuvent vivre. Si c’est ce que vous croyez, vous croyez une fausse doctrine. La doctrine du Christ est la doctrine de la foi et de l’espérance. Vous pouvez y arriver. Vous pouvez évoluer du Troisième Missionnaire vers le Quatrième. C’est aussi facile que de changer d’opinion, parce que c’est dans l’esprit que ça se passe.
Si vous n’êtes pas heureux, si vous êtes frustrés ou rancuniers, regardez en vous-mêmes. Jésus a enseigné : « Le royaume de Dieu est en vous ». C’est dans votre esprit et dans votre coeur. Ça commence dans votre esprit et le coeur suit. Vous n’avez qu’à dire au Seigneur dans votre esprit : « J’abandonne. Je me rends. Je ne me battrai plus. Voici mes désirs. Voici ma volonté. Je ne veux faire que ce que tu veux que je fasse. Ça me suffit. C’est tout ce que je veux, parce que c’est la seule chose intelligente à faire. »
Il faut se rendre compte qu’arriver à cet état d’esprit ne prend pas des siècles. Notre nature, notre coeur, nos désirs peuvent être changés presque immédiatement après que nous acquérons la connaissance. Notre nature peut changer quasiment immédiatement alors que nous venons à comprendre la vraie doctrine. En l’occurrence, quand vous comprendrez que le seul chemin vers la lumière, l’intelligence, la force, la capacité, la paix, la satisfaction, la grâce, la connaissance, le pouvoir, la connaissance, le pouvoir, le bonheur, la miséricorde, la joie et toute autre bonne chose, est de suivre le Christ, vous voudrez le suivre, parce que c’est la seule chose intelligente à faire. Pas parce que vous êtes un saint, pas parce que vous êtes meilleurs que d’autres ; plutôt parce que vous serez plus intelligents de suivre ce chemin. C’est la seule chose sensée à faire. Quand vous comprendrez ça, vous vous oublierez, et votre seule désir sera de faire la volonté du Seigneur.
Il est consacré
Le Quatrième Missionnaire vit la loi de consécration.
Il y a ceux qui donnent de leur moyens, de leur temps, de leur talents, et il y a ceux qui se donnent. Il me semble que les premiers vivent la loi du sacrifice, et que les seconds vivent la loi de consécration.
Le sacrifice implique de faire une chose au lieu d’une autre qui a un attrait égal ou supérieur. Celui qui fait le sacrifice serre les dents et sacrifie son temps, ses talents, sa petite amie, les concerts, ses amis, les voitures, ses études, la télévision, les films la musiques, et même le chewing-gum pendant deux ans.
Le Quatrième Missionnaire comprend que, comme le Roi Benjamin l’a enseigné, que le Seigneur ne nous doit rien. Il sait que le Seigneur nous bénit toujours beaucoup plus que la mesure de ce que nous donnons. Jésus a même dit que c’était au centuple :
« Et quiconque aura quitté, à cause de mon nom, ses frères, ou ses soeurs, ou son père, ou sa mère, ou sa femme, ou ses enfants, ou ses terres, ou ses maisons, recevra le centuple, et héritera la vie éternelle. » Matthieu 19:29
Pour le missionnaire qui comprend les bénéfices de cet échange, il n’y a rien qui ait un attrait égal ou supérieur au fait de faire la volonté du Seigneur. Tout le reste pâlit en comparaison. Pour lui, il n’y a aucun « sacrifice » réel, seulement de la bonne volonté, le don libre et intelligent, seulement la consécration.
Celui qui consacre se donne lui-même. En plus de donner son temps, ses moyens, et ses capacités, il se donne lui-mêmes, son coeur, son esprit, sa volonté. Il se donne lui-même.
La voix du Christ a dit au peuple Néphite :
« Ô maison d’Israël que j’ai épargnée, combien de fois vous rassemblerai-je, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, si vous vous repentez et revenez à moi d’un cœur pleinement résolu ! » (3 Néphi 10:6)
Tout considéré, votre coeur et votre volonté sont les seules choses que vous puissiez donner au Seigneur qu’il ne possède pas déjà. Quand vous donnez votre temps, deux ans, et votre force, vous ne donnez que ce qu’il vous accorde dans chacun des battements de votre coeur et chaque inspiration de vos poumons. Quand vous lui consacrez vos dons et talents, vous ne faites que lui retourner ce qu’il vous a déjà donné. Quand vous payez votre dîme, vous ne faîtes que retourner dix pourcents de ce qu’il vous a déjà donné. Tout ce que vous avez à donner au Seigneur trouve en lui son origine, à l’exception d’une chose : votre volonté. Il n’a pas votre coeur, votre esprit, à moins que vous les lui donniez. C’est le seul don que vous ayez à offrir qu’il ne possède pas déjà. C’est ainsi qu’en vous donnant vous-même, vous lui donnez réellement tout.
Jésus a parlé en des termes différents de cette affaire de consécration : il a parlé de se perdre :
Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera.
Et que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s’il perdait son âme ? ou, que donnerait un homme en échange de son âme ? (Matthieu 16:25-26)
Le Quatrième Missionnaire est le seul qui puisse se perdre dans l’oeuvre, parce qu’il oublie ses propres préoccupations, et renonce à ses envies. Et quand il y renonce il devient libre de penser aux autres. C’est le seul qui ne compte pas le coût. Il ne fait pas l’inventaire de ce qu’il a laissé derrière pour servir comme missionnaire. Il ne regarde pas le prix. Il l’oublie. Il s’oublie. Il se perd.
Je me souviens d’une occasion, après avoir été appelé pour être votre président de mission, où je pensais aux conséquences de cet appel. J’ai commencé à réfléchir aux conséquences financières, au fait de laisser mes fils en arrière, à ma mère et à mon père en mauvaise santé, à l’impact sur mon travail d’avocat, aux conséquences sur notre famille et notre maison, et la perspective de laisser tomber l’escalade, le ski et d’autres passions, et l’impression ou plutôt les paroles me sont venues :
« Ne compte pas le coût ».
Le Quatrième Missionnaire ne compte pas le coût.
La charité
Une autre manière de le dire est de dire que le Quatrième Missionnaire a la charité. La charité n’est pas l’argent qu’on donne aux pauvres. La vertu de la charité est parfois décrite comme « l’amour inconditionnel » ou « l’amour pur du Christ ». Revenons à 1 Corinthiens 13 pour mieux comprendre ce qu’est réellement la charité.
4 La charité est patiente, elle est pleine de bonté ; la charité n’est point envieuse ; la charité ne se vante point, elle ne s’enfle point d’orgueil,
5 elle ne fait rien de malhonnête, elle ne cherche point son intérêt, elle ne s’irrite point, elle ne soupçonne point le mal,
Le Quatrième Missionnaire, qui a la charité, « ne cherche pas son intérêt ». Il ne cherche pas à faire sa propre volonté, à suivre ses propres envies. Cela signifie qu’il se satisfait de ce qu’il a et de ce qu’il fait. Il n’est pas envieux et ne souhaite pas être ailleurs, à faire autre chose.
6 elle ne se réjouit point de l’injustice, mais elle se réjouit de la vérité ;
7 elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout.
8 La charité ne périt jamais. Les prophéties prendront fin, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra.
9 Car nous connaissons en partie, et nous prophétisons en partie,
10 mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel disparaîtra.
11 Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; lorsque je suis devenu homme, j’ai fait disparaître ce qui était de l’enfant.
12 Aujourd’hui nous voyons au moyen d’un miroir, d’une manière obscure, mais alors nous verrons face à face ; aujourd’hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme j’ai été connu.
13 Maintenant donc ces trois choses demeurent : la foi, l’espérance, la charité ; mais la plus grande de ces choses, c’est la charité.
Recherchez le don de la charité. Travaillez pour ça. Priez pour ça. Mormon a dit :
C’est pourquoi, mes frères bien-aimés, priez le Père de toute l’énergie de votre cœur, afin d’être remplis de cet amour qu’il a accordé à tous ceux qui sont de vrais disciples de son Fils, Jésus-Christ ; afin de devenir les fils de Dieu ; afin que lorsqu’il apparaîtra, nous soyons semblables à lui, car nous le verrons tel qu’il est ; afin que nous ayons cette espérance ; afin que nous soyons purifiés comme il est pur. Amen.
Disciple du Christ
Jésus a dit que cette seule vertu de la charité était la marque d’un disciple du Christ :
« A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jean 13:35)
Une partie du Rétablissement a été la révélation du Seigneur de l’appel et de la mission des Douze. Il a chargé Oliver Cowdery et David Whitmer de trouver ces douze disciples et a dit :
« Et c’est à leurs désirs et à leurs œuvres que vous les reconnaîtrez. » (D&A 18:38)
Le Troisième Missionnaire est un ouvrier fidèle dans la vigne du Seigneur. Le Quatrième Missionnaire est un disciple du Seigneur.
Il mesure son succès de l’intérieur
Ce missionnaire s’efforce d’être un représentant de Jésus-Christ. Il mesure son succès à la paix qui vient dans son coeur de temps en temps quand il peut dire : « Je fais de mon mieux. J’ai beaucoup de faiblesses et beaucoup à apprendre. Mais il n’y a rien que je retienne du Seigneur. Je sers de tout mon pouvoir, de tout mon esprit, et de toute ma force. Je suis fidèle et je donne tout ce que j’ai à donner. » À la fin de son service, ce missionnaire veut regarder en arrière, contempler ses deux ans de service et être en mesure de se dire et de dire au Seigneur :
« Je n’ai pas de regret ; j’ai fait de mon mieux ».
Le Quatrième Missionnaire ne cherche pas à être un « grand » missionnaire. Il cherche plutôt à être un « serviteur ». Il sait que la « grandeur » a trait à ses performances par rapport à d’autres. Il sait que le critère de mesure essentiel est sa conduite en fonction de ses propres capacités et en comparaison avec ses propres performances précédentes. Bien qu’il comprenne et ne vive pas mal la nécessité des statistiques, des chiffres et d’outils de mesure, il n’est pas motivé par les louanges ou la reconnaissance des hommes. Il est motivé par le désir de se donner tout entier, de donner tout ce qu’il a et ce qu'il est au Seigneur et à son œuvre, quelle que soit la manière dont son travail se compare à celui des autres. Il sait que Jésus a enseigné à ses disciples, qui parfois aspiraient aux honneurs des hommes, que « quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur » . Il a dit :
« Car le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs. » Marc 10:45
Son désir principal est de faire la volonté du Seigneur
La préoccupation principale du Quatrième Missionnaire est de faire la volonté du Seigneur.
Mais n’allez pas croire qu’il est toujours rempli de l’Esprit et prêt à foncer accomplir tout ce que le Seigneur voudrait qu’il fasse. N’imaginez pas qu’il est toujours en train de siffloter joyeusement, en sautillant sur la route à la recherche de la prochaine porte qui lui sera claquée au nez. Il y a des fois où ça ne lui plaît pas plus qu’aux autres missionnaires ; il y a des matins, et des soirs, où il n’est pas motivé. Il se fatigue, et se décourage aussi. Le soleil et la pluie s’acharnent sur lui comme sur les trois autres.
Ne pensez pas que parce qu’un jour vous êtes découragé, ou démotivé, que vous n’êtes pas le Quatrième Missionnaire.
Léhi a dit : « car il doit nécessairement y avoir une opposition en toutes choses. » (2 Néphi 2:11) La vie est dure parfois, et les missions sont difficiles, pour le Quatrième Missionnaire aussi bien que pour les trois autres.
Elder Holland a enseigné qu’un grand nageur a dit, lorsqu’il a été interrogé sur son succès : « Je joue des pieds et des mains même quand je n’en ai pas envie ». Comme le Premier, le Deuxième et le Troisième Missionnaires, il y a des fois où le Quatrième Missionnaire n’a pas envie de jouer des pieds et des mains. La différence entre le Troisième et le Quatrième Missionnaire est que le Troisième Missionnaire va brasser parce que c’est son devoir, c’est ce qui est attendu de lui, et il en éprouvera de la rancune, alors que le Quatrième Missionnaire va brasser et pousser du pied parce qu’il sait que c’est la seule chose intelligente à faire.
Même Jésus, le seul être parfait, a prié : « Père, que cette coupe s’éloigne de moi... » Lui aussi, il y a eu des choses qu’Il n’avait pas envie de faire. Le fait que « Dieu, le plus grand de tous...[a] voulu ne pas devoir boire la coupe amère et pouvoir [se] dérober » (D&A 19:18) ne Le diminue en rien ; en fait, c’est tout à Son honneur.
b. Conséquences
Accomplit beaucoup de bien. Produit des fruits.
Comme pour le Troisième Missionnaire le Quatrième Missionnaire rencontre du succès relativement à la transformation qui arrive dans la vie d’autres personnes. Comme pour le Troisième, des gens peuvent être amenés au baptême grâce à ses efforts, des nouveaux membres sont nourris et d’autres membres s’impliquent plus activement.
Jouit de la compagnie du Saint-Esprit
Comme le Troisième Missionnaire, le Quatrième Missionnaire bénéficie de l’aide du Saint-Esprit pour trouver des gens et enseigner ceux qui sont prêts à recevoir l’Evangile avec un grand pouvoir de conviction.
Sa nature est changée
Comme le Troisième Missionnaire, le Quatrième Missionnaire adapte son comportement pour se conformer aux règles missionnaires et aux commandements de Dieu. Mais contrairement au Troisième Missionnaire, le Quatrième Missionnaire voit sa nature et son caractère changés.
Satisfaction et bonheur
Contrairement au Troisième Missionnaire, le Quatrième Missionnaire est content, heureux, et de temps en temps éprouve une joie profonde. Il est en paix avec lui-même et avec ce qu’il fait. Il dit, avec le Psaume 40:9 :
« Je veux faire ta volonté, mon Dieu ! Et ta loi est au fond de mon cœur. »
Bénéficie énormément de sa mission
Contrairement au Troisième Missionnaire, le Quatrième Missionnaire profite incommensurablement de sa mission. Contrairement au Troisième, le bien accompli par le Quatrième Missionnaire lui bénéficie grandement. Contrairement au Troisième, il est changé. Les qualités de la divinité s’incorporent dans son caractère. Les vertus de la miséricorde, l’intégrité, la spiritualité, la gentillesse, la vertu, la diligence, la patience et l’amour deviennent davantage que des principes ; ils deviennent des attributs de son propre caractère.
Comprenez-vous que ce n’est qu’en vous perdant que vous pouvez vous trouver ? Que ce n’est qu’en enrichissant les autres que vous vous enrichissez ; que ce n’est qu’en donnant que vous pouvez recevoir ; enfin, que ce n’est qu’en vous soumettant que vous devenez libre ?
C’est peut-être ce à quoi le roi Benjamin faisait référence quand il a dit que nous étions systématiquement bénis quand nous gardions les commandements de Dieu :
« Et voici, tout ce qu’il exige de vous, c’est que vous gardiez ses commandements ; et il vous a promis que si vous gardiez ses commandements, vous prospéreriez dans le pays ; et il ne varie jamais de ce qu’il a dit ; c’est pourquoi, si vous gardez ses commandements, il vous bénit et vous fait prospérer […]il exige que vous fassiez ce qu’il vous a commandé ; et si vous le faites, il vous bénit immédiatement pour cela ; c’est pourquoi, il vous a payés. Et vous lui êtes toujours redevables » (Mosiah 2 : 22-24)
De la même façon, Amulek a dit :
« si vous vous repentez et ne vous endurcissez pas le cœur, c’est immédiatement que le grand plan de rédemption se réalisera pour vous. » (Alma 34:31)
Comment se fait-il que nous soyons bénis immédiatement pour notre obéissance ? Nous pensons généralement que les bénédictions arrivent sur la durée, dans le temps… Par exemple le prophète Moroni a déclaré dans Ether 12:6 : « vous ne recevez de témoignage qu’après la mise à l’épreuve de votre foi. » Les enseignements d’Alma sur la foi, qu’il compare à une semence dans Alma 32, sont un autre exemple du rôle du temps, de la diligence et de la patience dans la réalisation des fruits de nos travaux : Alma a comparé la parole à une semence et a dit que nous ne pouvions en obtenir le fruit qu’après une période de soin et d’attention portées à la semence. Moïse a écrit que le peuple d’Enoch a été exalté « dans la suite des temps » (Moïse 7:21). Comment donc sommes-nous bénis « immédiatement » pour notre obéissance ?
La réponse est qu’il y a bénédictions et bénédictions. Certaines pour lesquelles on attend, et d’autres qui sont immédiates et invariables. Parmi les bénédictions immédiates figure celle d’être changé, et ce changement est une des plus grandes bénédictions. Vous êtes la somme de de ce que vous avez pensé, fait, dit, vu, entendu, et ressenti au cours de cette vie et auparavant. Vous changez immédiatement pour le meilleur au fur et à mesure de chacune de vos bonnes pensées, bonnes actions, et paroles. Quand vous obéissez de bon coeur aux principes de l’évangile, vous êtes changés par l’Esprit de Dieu pour progressivement devenir comme Lui. Le degré de changement opéré à chaque acte d’obéissance peut être petit, mais il est réel et immédiat. La sanctification complète est un processus qui se réalise parfaitement de façon cumulée sur le long terme, mais ne vous y trompez pas, vous êtes toujours en train de changer, et les effets de votre obéissance sont immédiats, pour le meilleur ou pour le pire, en fonction de la voix que vous choisissez de suivre.
L’armée des Etats-Unis dit : « Soyez tout ce que vous pouvez. » Mais ni l’armée ni vous ne savez tout ce que vous pouvez être. Le Seigneur dit : « Laisse-moi faire de toi tout ce que tu peux être ». Selon les normes des hommes les Rangers de l’Armée sont impressionnants, mais ils ne sont rien comparés à votre potentiel divin ou ce que le Seigneur peut faire de vous. La réalisation de votre vrai potentiel, magnifique et incroyable n’arrive qu’entre les mains du Seigneur. Mais vous et uniquement vous pouvez vous remettre entre ces mains aimantes et magistrales.
Abandonnez-vous. Soumettez-lui votre volonté. Inconditionnellement. Ne retenez rien. Remettez-tout entre ses mains. Tous vos désirs, vos souhaits, vos rêves, et vos espérances. Soyez vraiment fidèles dans votre tête et votre coeur, pas seulement dans votre comportement. Faites-lui confiance. Faites confiance à Celui qui sait tout. Faites confiance à Celui qui a tout pouvoir. Faites confiance à Celui qui vous aime parfaitement. Faites confiance à Celui qui seul a souffert, payé et expié pour vos péchés, et aussi pour vos faiblesses. Ayez confiance qu’Il fera de vous infiniment plus que ce que vous pourrez jamais, dans l’éternité, faire de vous-mêmes. Il va faire de vous un chef d’oeuvre. Vous ne réaliserez qu’une esquisse. Vous créerez un homme ordinaire. Il créera un dieu.
Je crois que David O McKay a dit un jour quelque chose du genre : « Les plus grandes batailles que vous mènerez jamais auront lieu dans les chambres secrètes de votre coeur. » C’est le champ de bataille entre ce que vous voulez et ce que le Seigneur veut. Si vous vous rendez, si le Seigneur gagne, vous gagnez tous les deux. Si vous gagnez, si votre propre volonté prévaut, vous et le Seigneur perdez tous les deux. La seule manière de gagner est de perdre. Perdez-vous dans l’oeuvre du Seigneur, et vous gagnerez au-delà de vos rêves les plus fous, car « que l’oeil n’a point vu, que l’oreille n’a point entendues, [les choses] que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment. » (1 Corinthiens 2:9)
Reçoit une grande connaissance
Contrairement au Troisième Missionnaire, une grande connaissance est donnée au Quatrième Missionnaire. Alma a dit : « celui qui ne s’endurcit pas le cœur, la plus grande partie de la parole lui est donnée, jusqu’à ce qu’il lui soit donné de connaître les mystères de Dieu, jusqu’à ce qu’il les connaisse pleinement. »
Ce missionnaire est racheté
Dans Alma 12:34-36, Alma enseigne que si nous nous repentons et que notre coeur est juste nous serons rachetés par l’expiation du Christ :
C’est pourquoi, celui qui se repent et ne s’endurcit pas le cœur aura droit à la miséricorde, par l’intermédiaire de mon Fils unique, pour le pardon de ses péchés ; et celui-là entrera dans mon repos.
Et celui qui s’endurcit le cœur et commet l’iniquité, voici, je jure dans ma colère qu’il n’entrera pas dans mon repos.
Et maintenant, mes frères, voici, je vous dis que si vous vous endurcissez le cœur, vous n’entrerez pas dans le repos du Seigneur….
Moroni a écrit :
Et si vous n’avez pas la charité, vous ne pouvez en aucune façon être sauvés dans le royaume de Dieu ; et vous ne pouvez pas non plus être sauvés dans le royaume de Dieu si vous n’avez pas la foi ; et vous ne le pouvez pas non plus si vous n’avez pas l’espérance.
Et si vous n’avez pas l’espérance, vous devez nécessairement être dans le désespoir ; et le désespoir vient de l’iniquité.
Et le Christ a dit en vérité à nos pères : Si vous avez la foi, vous pouvez faire tout ce qui m’est utile. (Moroni 10:20-23)
Amaleki a vécu entre Enos et le roi Benjamin. Il n’a écrit que 8 versets enregistrés dans le Livre d’Omni. Il a dit, entre autres :
Et maintenant, mes frères bien-aimés, je voudrais que vous veniez au Christ, qui est le Saint d’Israël, et preniez part à son salut et au pouvoir de sa rédemption. Oui, venez à lui, et offrez-lui votre âme tout entière en offrande, et continuez dans le jeûne et la prière, et persévérez jusqu’à la fin ; et, comme le Seigneur vit, vous serez sauvés. (Omni 1:26)
Comme je l’ai dit auparavant, le Seigneur a prévenu : « C’est pourquoi, ô vous qui vous embarquez dans le service de Dieu, veillez à le servir de tout votre coeur, de tout votre pouvoir, de tout votre esprit et de toutes vos forces afin d’être innocents devant Dieu au dernier jour » (D&A4:2_voir aussi D&A 6, 11, 12 et 14) Le Troisième Missionnaire ne sert qu’avec sa force et son pouvoir ; il retient son coeur et son esprit. Le Quatrième Missionnaire sert avec tout son coeur et son esprit en plus de sa force et son pouvoir, ce qui a pour conséquence qu’il reçoit le pardon de ses péchés par l’expiation du Christ.
Jacob a dit :
« C’est pourquoi, mes frères bien-aimés, réconciliez-vous avec la volonté de Dieu, et non avec la volonté du diable et de la chair ; et souvenez-vous, lorsque vous serez réconciliés avec Dieu, que ce n’est que dans et par la grâce de Dieu que vous êtes sauvés. » (2 Néphi 10:24)
7. Conclusion
J’estime que d’une façon générale, sur 100 missionnaires, 5 seront le Premier Missionnaire, 20 seront le Deuxième, 70 seront le Troisième Missionnaire, et 5 seront le Quatrième Missionnaire. Vous pouvez tous être le Quatrième Missionnaire. Décidez aujourd’hui d’être le Quatrième Missionnaire.
Aux nouveaux missionnaires : n’attendez pas d’être à mi-chemin pour commencer à vivre pleinement votre mission.
Ne pensez pas que vous ne pouvez pas y arriver. Nous imaginons souvent à tort que l’évangile est plus dur qu’il l’est réellement. La vie est dure, pas l’évangile. Vous pouvez faire ce que je vous ai expliqué aujourd’hui. M’entendez-vous ? Vous pouvez y arriver. Si vous n’y arrivez pas, ce sera uniquement parce que vous aurez choisi de ne pas le faire, pas parce que vous ne pouvez pas ou parce que c’est trop difficile.
La voie du Quatrième Missionnaire est en fait la plus facile. C’est un chemin libre de frustration. Ça vous ouvre le coeur au Seigneur, et Son pouvoir est déversé naturellement.
Il n’y a aucun aspect de l’évangile qui soit au-delà de vos capacités. Il n’y a rien de ce que j’ai dit que vous ne pouviez accomplir. Non seulement vous pouvez être changés pour devenir davantage comme le Christ, mais l’ensemble du plan de salut a été conçu en votre faveur. Le plan de salut n’est pas un terrain équitable. Il penche en votre faveur. Il favorise non seulement votre succès, mais aussi le succès de chacun et de tous les enfants de Dieu. Tout a été organisé pour maximiser votre chance de réussir.
Si vous pensez que vous ne pouvez pas être le Quatrième Missionnaire vous ne comprenez pas la doctrine.
Alma avait absolument raison quand il a dit :
« ….Car voici, il est aussi facile de prêter attention à la parole du Christ, qui t’indiquera le chemin direct de la félicité éternelle, que pour nos pères de prêter attention à ce compas, qui leur indiquerait le chemin direct de la terre promise….Ô mon fils, ne soyons pas paresseux à cause de la facilité du chemin... oui, veille à regarder vers Dieu et à vivre. Alma 37:44-47
Jésus a dit :
« Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de coeur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes.Car mon joug est doux, et mon fardeau léger. » (Matthieu 11:28-30)
Il est plus facile de marcher avec le Seigneur que de travailler conte Lui.
En parlant des Lamanites justes qui ont vécu à l’époque du Christ, Mormon a écrit :
« Et ainsi, nous voyons que le Seigneur commençait à déverser son Esprit sur les Lamanites, à cause de leur docilité et de leur bonne volonté à croire en ses paroles. »
À présent, un mot d’avertissement. Le Quatrième Missionnaire n’est pas un fanatique. Il n’essaie pas d’être plus vrai que vrai. Il ne se pense pas meilleur que les autres. Il ne se voit pas comme un membre d’élite dans l’armée du Seigneur. Au contraire la conscience de ses nombreuses faiblesses et son humilité augmentent avec sa foi et sa stature devant le Seigneur. Il vit ce que le Seigneur a dit à Moroni, dans Ether 12:27 :
« et si les hommes viennent à moi, je leur montrerai leur faiblesse. »
Restez simplement sur le chemin. Donnez-vous au Seigneur et perdez-vous dans son œuvre. Vous ferez beaucoup de bien, et le bien que vous ferez vous bénira et vous profitera à jamais.
J’ai maintenant une dernière question à vous poser. Le Deuxième, le Troisième, et le Quatrième Missionnaire donnent tous deux ans de leur vie. Ils donnent tous leur temps et leur énergie de façon égale. Ils mangent tous la même nourriture. Ils rencontrent tous les trois les mêmes défis et les mêmes peurs. Ils dorment tous dans les mêmes chambres. Ils marchent dans les mêmes rues poussiéreuses dans la chaleur de l’après-midi. Ils laissent tous derrière eux leur petite amie, le sport, l’école et tout ce qu’ils auraient pu faire pendant deux ans. Ils terminent tous leur mission. Ils rentrent tous et font rapport de leur mission, et continuent leur vie. Ma question est la suivante : Pourquoi faire tout ça et ne pas en bénéficier personnellement ? Pourquoi ?
Comprenez-vous que je ne suis pas en train de vous parler d’obéissance, mais bien d’intelligence ? Je suis en train de vous dire qu’il n’y a qu’une façon intelligente de servir une mission. C’est la façon qui va vous bénir, vous profiter, vous changer, vous édifier, vous habiliter, vous ennoblir ; votre vie, votre esprit, votre caractère, vous. C’est la voie du Quatrième Missionnaire. C’est la seule façon intelligente de faire les choses.
Maintenant vous savez. Maintenant vous pouvez choisir. Servir comme le Premier ou le Deuxième n’est pas acceptable. J’attends que vous soyez au moins le Troisième. Si vous êtes intelligents, vous choisirez d’être le Quatrième.
Si j’arrive à avoir une armée de Troisièmes Missionnaires, j’aurai l’apparence d’un président de mission qui a réussi. J’aurai droit à un défilé à Salt Lake City le long de South Temple Street où des foules de gens alignés sur les trottoirs scanderont mon nom avec louanges et émerveillement, mais en réalité, au fond de moi je saurai que j’aurai échoué. Je ne veux pas que vous ayez simplement l’apparence de disciples du Christ ; je veux que vous soyez des disciples du Christ. Vous êtes ma mission première. Vous êtes mon point focal. Ma première préoccupation est votre bonheur, et je sais que ni le Premier, ni le Deuxième, ni le Troisième Missionnaire ne sont heureux ou satisfaits, ni ne peuvent l’être. Vous devez être le Quatrième Missionnaire, pas pour moi, mais pour vous-mêmes. C’est la seule chose intelligente à faire. À vous de jouer, tout dépend de vous.
















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