top of page

Ministère partie 2: le service pastoral

  • Morinehtar
  • 29 mars
  • 5 min de lecture

Quand en 2018, les programmes de l'instruction au foyer et des soeurs visiteuses ont été refondus dans ce qui en français a pris le nom de "service pastoral", nous avons été un certain nombre à nous gratter la tête en nous demandant ce qui avait réellement changé.


En effet, en pratique, mis à part l'objet et la façon des rapports, les "tâches" incluses dans ce service sont restées sensiblement les mêmes si on considère les manuels d'instruction et les discours de conférence générale.


D'aucuns y ont vu une simplification et une plus grande symétrie entre ce que faisaient les frères et les soeurs. D'autres l'ont perçu comme un appel à changer de culture, un effet de communication là où les enseignements répétés aux pupitres n'étaient plus entendus. Le président de l'Église nous a demandé de reconsidérer notre approche afin qu'elle soit plus élevée et plus sainte.


D'une manière générale et en considérant la cohérence de l'évolution des programmes de l'Église et des invitations de ses dirigeants au cours des dernières années, on peut le voir comme une invitation à prendre le service pastoral non comme une tâche, un service ou un programme, mais comme une partie intégrante de notre vie de disciple de Jésus-Christ. "Porter les fardeaux les uns des autres", "pleurer avec ceux qui pleurent", "être témoin de Dieu en tous temps et en tous lieux", "quand tu seras converti, affermis tes frères"...

En fin de comptes, le "service pastoral" existe en tant que programme organisé parce que si c'est le rôle de l'Église de nous aider pendant le processus de notre conversion, et bien justement on ne peut malheureusement pas compter uniquement sur les affinités et autres atomes crochus de l'homme naturel pas encore tout à fait rendu aux persuasions de l'Esprit-Saint pour s'assurer que personne ne soit oublié (d'ailleurs, la couverture de l'ensemble des membres reste difficile à assurer même en formalisant les choses).

Mais je crois qu'il convient de l'adopter et de se l'approprier à l'échelle individuelle, parce que si c'est effectivement la manière du Seigneur d'envoyer 2 ou 3 témoins, la conversion est individuelle et chaque disciple se doit de développer dons spirituels, attributs chrétiens et nature divine.


Si la condition mortelle nous contraint à employer des langages imparfaits, j'ai fini par m'habituer, et même à apprécier, l'appellation française du "service pastoral", qui traduit le "ministering" anglais. Une traduction plus littérale de la phrase dans laquelle ce nouveau terme a été présenté aurait été: "Nous appellerons ces efforts simplement le fait de servir" [donc le service]. Il était important d'introduire un nouveau terme, d'où la traduction officielle du discours du président Nelson. Mais je crois que l'esprit de sa phrase originale indiquait le souhait de ne pas le voir comme un programme, mais comme un aspect de la vie de tous les jours.


Il y a des personnes et des cultures qui sont naturellement plus portés à se soucier du bien-être d'autrui, ou à être plus sociables et à aller vers les autres. Pour d'autres, cela peut représenter un défi, et la nécessité de sortir de leur zone de confort pour surmonter l'homme naturel. Dans tous les cas il s'agit de rechercher l'inspiration pour savoir comment se servir des dons et talents qui nous sont confiés pour édifier le royaume et le corps du Christ.



[...] il est logique que nous mûrissions également personnellement, nous élevant individuellement au-dessus de toute routine mécanique d’agissements dénués de sentiments, pour devenir les disciples sincères que le Sauveur a demandés [...]

Quand je parlais plus haut d'un aspect de la vie de tous les jours, c'était aussi en pensant à l'invitation du prophète de faire de notre vie de disciple une priorité.


Il est clair d'une part que le genre de service qui est requis de nous fait partie intégrante du discipulat (et qu'on ne saurait suivre le Christ sans chercher à servir autrui de la sorte) et d'autre part qu'il implique que nous devenions_grâce sur grâce_le genre de personne digne d'être accompagné dans notre service de l'Esprit du Seigneur, qui est le véritable instructeur et consolateur, au-delà de ce que le bras de notre chair peut accomplir.


Comme sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, au moyen de la connaissance de celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu, lesquelles nous assurent de sa part les plus grandes et les plus précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise,—
à cause de cela même, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la science, à la science la tempérance, à la tempérance la patience, à la patience la piété, à la piété l’amour fraternel, à l’amour fraternel la charité.
Car si ces choses sont en vous, et y sont avec abondance, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus Christ. 2 Pierre 1:3-8

Le verbe "minister" en anglais diffère quelque peu du verbe "serve", et le qualificatif "pastoral" en français est là pour une raison.

Dans les Écritures, quand le Christ, des anges ou des personnes appelées de Dieu "minister" (servent, donc), c'est souvent dans un contexte où ils enseignent, administrent des ordonnances de l'Evangile, ou bénissent les malades.

En voici quelques exemples (c'est-à-dire quelques exemples où le terme "minister" est utilisé dans la version anglaise des Écritures):


il arriva que moi, Jacob, ayant beaucoup servi mon peuple par la parole - Jacob 4:1
Lorsqu’il eut vraiment été manifesté à ce premier ancien qu’il avait reçu la rémission de ses péchés, il fut de nouveau pris au piège des vanités du monde. Mais lorsqu’il se fut repenti et sincèrement humilié, par la foi, Dieu le servit par un saint ange dont le visage était comme l’éclair, et dont les vêtements étaient purs et blancs au-delà de toute autre blancheur. Et il lui donna des commandements qui l’inspirèrent, - D&A 20:5-7
Et Néphi enseigna avec puissance et avec une grande autorité. - 3 Néphi 7:17
peu après l'ascension du Christ au ciel, il se manifesta, en vérité, à eux —leur montrant son corps et les instruisant - 3 Néphi 10: 18-19
Car voici, vous êtes ceux que j’ai choisis pour instruire ce peuple. 3 Néphi 13:25
Et ils s’instruisaient et se servaient les uns les autres, et ils avaient tout en commun, tous agissant avec justice l’un envers l’autre. 3 Néphi 26:19
et l’ancien ou le prêtre bénissait [la chair et le sang du Christ] et les distribuait - Moroni 4:1


ree

Dans tous ces exemples on voit bien la dimension pastorale du service, qui est liée aux responsabilités de la prêtrise, c'est-à-dire la raison d'être de l'Église sur terre: préparer un peuple qui puisse accueillir le Christ à son retour. Le pasteur, ou berger, veille sur les brebis, va les chercher quand elles se perdent, et les soignent quand elles vont mal.


[Alma] prit alors Amulek et passa au pays de Zarahemla, et le prit chez lui, et s’occupa de lui dans ses tribulations, et le fortifia dans le Seigneur. Alma 15:18



Commentaires


bottom of page