Ambition spirituelle: partie 2 : la foi de désirer ce qui est juste, et de le rechercher activement
- Morinehtar
- 1 mars 2024
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 avr. 2024
Vous trouverez la partie 1 ICI
Le plan de salut est fondé sur le principe du libre arbitre, de la progression délibérée, dont le fonctionnement est celui de la foi: nous sommes ici pour apprendre à choisir le bien, à désirer ce qui est juste, et à travailler pour avancer dans la direction de la perfection et du bonheur.
Pour Dieu, le temporel et le spirituel sont liés: « C’est pourquoi, en vérité, je vous dis que pour moi toutes les choses sont spirituelles » (D&A 29:34). La notion de perfection englobe donc un grand nombre d'aptitudes en plus des attributs et des vertus qui constituent le caractère divin, et la recherche de tout ce qui est vertueux ou aimable, et bon et beau.
Bien entendu, ce n'est pas à dire qu'il y a un niveau minimum à atteindre dans tel ou tel domaine pour se qualifier pour le royaume des cieux, parce que la condition mortelle implique une grande variété de circonstances et des parcours différents pour tous, qui incluent les inégalités physiques, intellectuelles, culturelles, économiques, etc, qui sont la réalité de notre quotidien. Mais c'est précisément là que se joue le plan du Seigneur: le libre arbitre est actionné par la décision de regarder avec foi au-delà de toutes ces contraintes et de rechercher la progression, avec l'assurance que le salut est offert par la grâce du Christ, qui a vaincu le monde et qui apporte l'espérance de la résurrection et de la guérison. Si les limites que nous rencontrons dans cette vie ne sont pas illusoires, elles sont temporaires. Quand le président Thomas S. Monson a déclaré que "l'avenir est aussi brillant que votre foi", il indiquait que la foi consiste à regarder en direction de l'amélioration, et à marcher dans cette direction.
Vivre l'évangile, exercer notre foi, va dans le sens de chercher à nous développer personnellement et à faire rayonner notre croissance sur le monde_à notre échelle.
De plus, la loi de consécration nous commande de mettre nos talents ainsi développés au service de l'édification du royaume de Dieu. C'est tout le sens du programme de développement des enfants et des jeunes, qui doit leur enseigner un principe qu'ils devraient voir leurs aînés pratiquer, c'est-à-dire de continuellement chercher à édifier le royaume par tous les moyens à leur disposition, faire usage des bénédictions dont ils sont les intendants dans ce but, et ne jamais considérer que l'oeuvre est terminée. Si les apôtres ont pu apprendre à se servir de la technologie à plus de 70, 80, 90 ans_certes avec l'assistance de secrétaires, techniciens et autres, mais rien ne dit que nous devons tout maîtriser sans aide aucune_, nous pouvons nous aussi regarder autour de nous et regarder en nous et demander au Seigneur quels sont les aptitudes qu'Il souhaite nous voir développer pour mieux répondre aux besoins qui sont les nôtres, ceux de notre famille, ceux de nos paroisses et branches et pourquoi pas de notre quartier...
Les pionniers, dans leurs efforts pour établir l'église, ont mis en oeuvre des compétences multiples, de la construction de maisons et de villes et de temples à l'entretien de chariots en passant par la cartographie, l'agriculture, la chasse, le filage et la couture, la gestion financière et des ressources humaines, parfois sans que ce soit leur métier, parfois justement parce que le Seigneur les avait préparés préalablement via leur parcours professionnel.
Orson Pratt a conçu l'odomètre qui a été installé sur le chariot d'Heber C. Kimball pour mesurer les distances entre les différents points de repère jalonnant la piste des pionniers. Appleton M. Harmon, charpentier et mécanicien expérimenté, a ensuite construit l'appareil avec une caisse en bois et des bouts de fer.
Russell M. Nelson est un bon exemple d'un homme qui a étudié non pas pour devenir prophète mais pour devenir médecin, et a poursuivi ses recherches en tant que chirurgien afin de développer son art. À travers ces expériences le Seigneur l'a formé et enseigné, il a fortifié son témoignage de la direction du Saint-Esprit y compris durant certaines opérations complexes. En parallèle il a avec son épouse élevé dix enfants, et aussi servi localement au sein de l'église. L'un n'a pas empêché l'autre, au contraire. Toute l'expérience acquise dans les différents domaines de sa vie lui ont permis de magnifier son appel d'une manière spécifique. De même que Pierre, Jacques et Jean avaient été pêcheurs, Matthieu collecteur d'impôts, Thomas S. Monson rédacteur en chef.... Tous ces parcours montrent que le Seigneur est capable de faire sa propre oeuvre quels que soient les antécédents de ses serviteurs, mais aussi que tout le monde a quelque chose à apporter, et que plus une personne se développe, non seulement elle augmente sa capacité de servir, mais elle connaît Dieu, qui maîtrise tous les arts et toutes les sciences, plus complètement et plus intimement.
La semaine dernière j'ai rencontré au temple un jeune homme que j'ai connu à l'époque où c'était un petit garçon énergique et indiscipliné. Il a maintenant commencé à remplir son dossier missionnaire, et se prépare à passer un bac professionnel de soins à la personne et ayant déjà en poche un CAP cuisine. Je lui ai fait remarquer que les deux lui serviraient pour la mission. Bien sûr, de telles formations ne sont pas des prérequis pour prêcher, mais toute compétence amenée dans ses bagages augmentera sa vie et son service dans une dimension ou l'autre.
Jésus lui-même a probablement appris le métier de charpentier sous la tutelle de son père adoptif, puisque telle était la coutume. On ne sait pas vraiment ce qu'Il a fait avant de commencer son ministère, les Écritures disent simplement qu'il "croissait en sagesse et en grâce, devant Dieu et devant les hommes." Mais il est clair dans sa manière d'enseigner et dans ses paraboles qu'il avait une fine compréhension des pratiques et coutumes, tant professionnelles que sociales, de ceux qu'il enseignait. Il était physiquement et psychologiquement en forme et équilibré, faisant tous ses trajets à pied, étant capable de dormir pendant une tempête, ou de jeûner quarante jours.
Si on peut s'attendre à ce que le Créateur maîtrise naturellement tous les domaines appartenant à la sphère de ses créations, Jean a témoigné:
"Et moi, Jean, je vis qu’il ne recevait pas la plénitude dès l’abord, mais qu’il reçut grâce sur grâce ; et il ne reçut pas la plénitude dès l’abord, mais continua de grâce en grâce, jusqu’à ce qu’il reçût une plénitude" (D&A 93:12-13)
Ne soyons pas spirituellement oisifs: dans nos nombreuses activités, recherchons la connaissance de Dieu (Moïse 6:63). Comme l'a écrit un certain Ludwig van Beethoven:
Ne te contente pas de pratiquer ton art, mais fraie-toi un chemin dans ses secrets, il le mérite bien. Car l'art et le savoir peuvent élever l'homme jusqu'au Divin.
Ne doutons pas de notre potentiel d'enfants de Dieu, et au contraire exerçons notre foi que nous le sommes, et qu'Il a de grandes attentes en ce qui nous concerne. Comme le jeune homme riche, ayons le courage de demander à notre Père Céleste, avec foi et une intention réelle, quelle est la prochaine étape dans notre progression, et il nous le révèlera par le pouvoir du Saint-Esprit. Demandons-lui: "que me manque-t-il encore?", et si nous sommes disposés, le Saint-Esprit nous montrera comment nous sanctifier davantage comme l'a enseigné Larry R. Lawrence à la conférence générale d'octobre 2015.







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